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France: un ex-garde du corps de Mobutu accusé d'avoir tué 4 de ses enfants par vengeance

France: un ex-garde du corps de Mobutu accusé d'avoir tué 4 de ses enfants par vengeance

Un ancien garde du corps de l'ex président zaïrois Mobutu Sese Seko, accusé d'avoir tué quatre de ses enfants pour se venger de leur mère qui s'apprêtait à le quitter, comparaît depuis mardi devant un tribunal à Nancy dans l'est de la France.

Lombo Mundeke, 57 ans, qui a fui la République démocratique du Congo (anciennement Zaïre) après la chute de Mobutu en 1997 avant de s'installer en France en 2000 a toujours répété qu'il n'avait nullement l'intention de tuer ses enfants.

"Je n'étais pas autoritaire, je voulais bien les éduquer", a déclaré cet homme calé dans un fauteuil roulant, s'exprimant avec difficulté à la barre.

Le drame remonte au matin du 24 juin 2009. Ce jour-là, M. Mundeke veillait seul sur les 4 enfants âgés de 3 à 7 ans, quand un incendie s'est déclaré dans l'appartement familial, au septième étage d'un immeuble de Nancy.

Les enfants sont retrouvés morts dans une chambre, couchés sur un matelas, intoxiqués par la fumée, tandis que M. Mundeke, gisant dans la cuisine, est sauvé par les pompiers.

Une expertise incendie a exclu toute origine accidentelle du sinistre. Et l'enquête de police a privilégié une mise à feu volontaire par un adulte, plutôt que l'hypothèse avancée par l'accusé, celle d'un jeu d'enfants qui aurait mal tourné. Des débris d'allumettes ont été retrouvés dans plusieurs endroits de l'appartement et la boîte d'allumettes, rangée au-dessus du buffet de la cuisine, était hors de portée des enfants, selon les enquêteurs.

La mère des jeunes victimes, la compagne de M. Mundeke au moment des faits, est persuadée qu'il a commis ce geste pour se "venger" d'elle parce qu'elle comptait le quitter et s'installer dans un autre appartement avec ses enfants.

Leur couple battait de l'aile depuis plusieurs mois. M. Mundeke avait été victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) en juillet 2008, le laissant partiellement paralysé, et quatre autres de ses enfants, nés d'une première union en Afrique, avaient rejoint quelques mois plus tard le domicile familial à Nancy, ce qui avait provoqué des tensions. Selon ses grands enfants, M. Mundeke se sentait "abandonné" par sa compagne.

Toutefois les quatre grands enfants croient tous à l'innocence de leur père, en détention provisoire depuis septembre 2010.

L'avocate de M. Mundeke, Me Annie Levi-Cyferman, a critiqué durant l'audience un procès "tendancieux" et une enquête policière en forme de "réquisitoire".

Le procès doit durer jusqu'à vendredi.

etb/yo/ei/thm/jmc

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