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Centrafrique: le nouveau pouvoir engage la bataille de la pacification, l'ONU menace

Centrafrique: le nouveau pouvoir engage la bataille de la pacification, l'ONU menace

L'exécutif centrafricain, au complet avec la formation lundi du gouvernement, engage dès mardi la bataille de la pacification d'un pays dévasté par les violences interreligieuses, avec le soutien de l'ONU qui vote une résolution menaçant de sanctions les fauteurs de troubles.

Le nouveau Premier ministre André Nzapayeke, s'installe mardi matin à la primature, après une passation de service avec son prédécesseur Nicolas Tiangaye.

M. Tiangaye a été contraint à la démission le 10 janvier avec le président Michel Djotodia pour leur incapacité à mettre fin à des mois de tueries entre chrétiens et musulmans qui ont plongé le pays dans une crise humanitaire sans précédent. Si M. Tiangaye est rentré à Bangui après sa démission, actée à N'Djamena, M. Djotodia a pris le chemin de l'exil, au Bénin.

Avec le soutien mais aussi sous la pression de la communauté internationale, une nouvelle équipe dirigeante s'est très rapidement mise en place, et signe de l'urgence de la situation: le nouveau gouvernement a été formé une semaine après l'élection de Mme Catherine Samba Panza à la présidence de transition.

La présidente et le Premier ministre ont fait du retour à la paix leur première priorité.

Le nouveau cabinet - composé à la fois de proches de l'ex-rébellion Séléka de M. Djotodia et des milices chrétiennes anti-balaka, ainsi que de figures de la politique centrafricaine - commence à travailler dans un climat de tension dans la capitale, particulièrement dans le quartier PK-5, au centre-ville, le poumon commercial de la capitale, peuplé majoritairement de musulmans, assiégés par des pillards et des miliciens anti-balaka.

Pour désamorcer les tensions, les combattants ex-Séléka cantonnés dans plusieurs camps dans la ville depuis le début de l'opération française Sangaris le 5 décembre ont commencé lundi à être dirigés sur un autre site, à la sortie nord de la capitale, sous escorte des forces françaises et africaines de la Misca.

Mardi matin, soldats français et africains se préparaient à évacuer d'autres ex-Séléka du camp Kasaï, ont constaté des journalistes de l'AFP.

D'autres combattants ont quitté Bangui en direction du nord du pays, selon des témoignages d'habitants et Peter Bouckaert, directeur des urgences de l'ONG Human Rights Watch (HRW).

Si dans la capitale les forces internationales interviennent pour empêcher de nouvelles tueries de masse, elles sont absentes de la grande majorité des localités de province, où la population reste à la merci de chefs de bandes implacables.

Le Conseil de sécurité doit adopter mardi une résolution qui menace de sanctions les perturbateurs qui bloqueraient cette transition ou commettraient des exactions tout en invitant le gouvernement à accélérer la transition politique.

La résolution, proposée par la France et soumise à un vote à 15H00 GMT, met aussi sous mandat de l'ONU les quelque 500 soldats européens qui doivent prêter main forte aux soldats africains et français.

La résolution menace de sanctions ciblées (gel des avoirs et interdiction de voyager) "les individus ou entités (..) qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité en RCA (..), font obstacle au processus politique de transition, violent les droits de l'Homme", bloquent la distribution de l'aide humanitaire ou violent l'embargo sur les armes à destination de la RCA instauré en décembre par le Conseil.

Celui-ci met ainsi en place un régime précis de sanctions, mais les personnes à sanctionner devront être désignées ultérieurement.

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