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Mexique: le gouvernement officialise certains groupes d'autodéfense

Mexique: le gouvernement officialise certains groupes d'autodéfense

Le gouvernement mexicain a annoncé lundi un accord avec plusieurs groupes d'autodéfense de l'Etat du Michoacan (ouest), en proie à la violence, pour former des "Corps de défense ruraux", selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.

"Les groupes d'autodéfense s'institutionnalisent en s'incorporant aux Corps de défense ruraux", indique l'accord signé lundi entre d'une part les autorités fédérales et régionales et d'autre part les milices d'autodéfense de huit localités du Michoacan.

L'annonce gouvernementale intervient peu après l'annonce de l'arrestation par les militaires de Dionicio Loya Plancarte, alias "El Tio", l'un des principaux leaders des Chevaliers Templiers, l'organisation de narcotrafiquants contre laquelle s'étaient constitués l'an dernier les premiers groupes d'autodéfense du Michoacan.

Pour l'instant, ces premières milices d'autodéfense, constituées en février dernier, ne sont pas signataires de l'accord.

Pour la constitution des nouveaux Corps de défense ruraux, l'accord prévoit que ces corps "seront temporaires et placés sous le commandement des autorités".

L'accord prévoit aussi que des membres des milices pourront intégrer la police municipale "à condition de remplir les conditions légales et d'avoir l'aval du Conseil municipal" concerné.

Les milices qui entrent dans le cadre de cet accord s'obligent aussi à "enregistrer les armes qu'elles possèdent ou portent actuellement auprès du ministère de la Défense".

Cet accord, signé avec huit milices intervient après l'arrestation le même jour de Dionicio Loya Plancarte lors d'une action coordonnée entre l'armée et les autorités judiciaires.

Selon le responsable du Système national de sécurité publique, Monte Alejandro Rubido, cette opération s'est effectuée lundi à l'aube à Morelia, capitale du Michoacan "sans qu'un seul coup ait été tiré".

Pour les autorités, "El Tio" est l'un des cinq dirigeants les plus recherchés du cartel des Templiers et le second dans la hiérarchie de l'organisation, après Servando Gomez Martinez, alias "La Tuta".

Plancarte est aussi l'un des sept dirigeants dont les principales milices d'autodéfense demandaient l'arrestation comme préalable à leur désarmement.

Les milices d'autodéfense surarmés se sont multipliés depuis février dernier dans diverses localités du Michoacan, créées au départ par des civils - entrepreneurs, artisans, médecins, agriculteurs - exaspérés face à l'impuissance des polices municipales à protéger les populations face aux exactions des Templiers.

Selon ces groupes d'autodéfense, le cartel de narcotrafiquants des Templiers se livre impunément depuis des années à des activités criminelles allant du trafic de drogue au racket et aux enlèvements, sans que les successives opérations fédérales n'y changent rien. Le Michoacan était déjà l'État où le précédent président, Felipe Calderon (2006-2012) avait pour la première fois lancé l'armée contre les narcotrafiquants, en décembre 2006.

Au début de cette année, le gouvernement mexicain a déployé près de 10.000 hommes, militaires et policiers fédéraux, dans le Michoacan pour empêcher une confrontation armée entre les narcotrafiquants du cartel des Chevaliers Templiers et les groupes d'autodéfense.

lp/jcb/ob

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