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Le fondateur de Liberty Reserve refuse l'extradition vers les USA

Le fondateur de Liberty Reserve refuse l'extradition vers les USA

Le fondateur de l'émetteur de monnaie numérique Liberty Reserve, Arthur Budovsky, a refusé lundi devant un tribunal espagnol d'être extradé vers les Etats-Unis où la justice le réclame pour avoir d'avoir blanchi quelque 6 milliards de dollars, a affirmé son avocat.

"Je me suis opposé à l'extradition et j'ai demandé sa liberté", a expliqué à l'AFP son avocat Gonzalo Boyé, à l'issue de l'audition de son client devant un juge du tribunal de l'Audience nationale de Madrid.

Selon lui, l'argumentation de la justice américaine demandant l'extradition n'est pas valable.

"Ils ont dit que Monsieur Budovsky aurait blanchi l'argent de milliers de personnes. Mais quand nous avons demandé les informations sur ces personnes, ils n'en ont fourni aucune", a affirmé l'avocat.

Il a ajouté préparer une plainte devant la justice espagnole contre la justice américaine pour "faux documents".

"Ils ont dit que M. Budovsky avait créé l'entreprise en 2012 aux Etats-Unis alors qu'elle fut créée au Costa Rica en 2006. C'est juste un exemple car nous avons relevé quasiment 300 choses qui ne sont pas justes", a-t-il affirmé.

Autre vice de forme selon lui, le mandat d'arrêt a été émis par un procureur américain et non par le ministère de la Justice comme l'exige la convention d'extradition entre les Etats-Unis et l'Espagne.

Selon son avocat, Arthur Budovsky a créé Liberty Reserve en 2006 et l'a vendu en 2007 mais est resté "conseiller technique" jusqu'en 2009. "C'est le créateur du système informatique", a expliqué Me Boyé.

Arthur Budovsky, qui a renoncé à la nationalité américaine pour la nationalité de costaricienne de son épouse, a été arrêté le 24 mai 2013 à l'aéroport madrilène de Bajaras alors qu'il faisait escale entre le Maroc et le Costa Rica.

Il est accusé, avec l'opérateur de la plateforme de monnaie numérique, Vladimir Kats, et cinq autres responsables ou ex-responsables de Liberty Reserve, d'avoir blanchi quelque 6 milliards de dollars, soit "la plus importante affaire de blanchiment international jamais traitée par les Etats-Unis".

Arrêté en mai à Brooklyn à New York, Vladimir Kats a finalement plaidé coupable en octobre de blanchiment.

"En tant que co-fondateur et opérateur de (la plateforme de paiement électronique) Liberty Reserve, Vladimir Kats servait de banquier international aux criminels, leur donnant un forum anonyme sur internet pour cacher les revenus de leurs activités illégales et dangereuses", a déclaré le procureur de Manhattan Preet Bharara.

Ils risquent jusqu'à 30 ans de prison pour blanchiment et participation à une société illégale de transferts financiers.

Enregistrée au Costa Rica, Liberty Reserve, créée en 2006, était une plateforme de paiement électronique extrêmement active, utilisant la monnaie numérique du même nom (LR) et permettant d'envoyer sans trace de l'argent de n'importe qui, n'importe où dans le monde, en dehors de toute réglementation.

Elle comptait plus d'un million d'usagers, dont 200.000 aux Etats-Unis, qui en sept ans ont passé 55 millions de transactions, presque toutes illégales, selon M. Bharara.

Selon lui, Liberty Reserve était devenue "la plaque tournante financière de la cybercriminalité", allant du vol d'identité à la pédopornographie en passant par le trafic de drogue et la fraude aux cartes bancaires.

L'enquête a impliqué 17 pays.

Ses serveurs, installés en Suède, en Suisse et au Costa Rica ont été fermés.

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