Il faudrait "peut-être" à Paris "un autre De Gaulle" capable d'impulser "un nouveau souffle" à la relation entre la France et la Chine, 50 ans après l'établissement de leurs liens diplomatiques, a estimé lundi un journal officiel chinois.
"La Chine est le type même de la nouvelle puissance émergente, tandis que la France est emblématique des vieilles nations européennes", a rappelé le Global Times dans un éditorial, publié à l'occasion des commémorations de l'établissement des relations diplomatiques.
"Il semble qu'on ne trouve plus nulle part aujourd'hui parmi la majorité des Français le +gène de Charles de Gaulle+, c'est-à-dire la lucidité qui l'avait conduit à établir une passerelle entre la Chine et l'Europe", a poursuivi le journal.
Le 27 janvier 1964, en pleine guerre froide, le fondateur de la Ve République avait pris la décision inattendue de reconnaître la Chine communiste, un choix à présent célébré comme "visionnaire" qui avait à l'époque bousculé l'échiquier géopolitique mondial.
Aujourd'hui, "peut-être Paris aurait-il besoin d'un autre De Gaulle pour rapprocher davantage les deux pays", s'interroge le Global Times, appelant la France "à se libérer des préjugés que le monde occidental continue d'entretenir à l'égard de la Chine".
La figure du général de Gaulle est très populaire en Chine, où le gouvernement avait mis en berne les drapeaux place Tiananmen à Pékin à la mort de l'homme de l'appel du 18 juin 1940.
Il arrive que les Chinois associent De Gaulle avec la "Grande France", sous-entendant ainsi la perte de puissance de la France actuelle.
La Citroën DS 19 noire dans laquelle se trouvait le général lors de l'attentat du Petit-Clamart (France) en 1962 est par ailleurs le clou d'une exposition rétrospective sur les relations sino-françaises, inaugurée lundi à Pékin.
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