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Chine-Vatican: "pour danser le tango il faut être deux" (cardinal)

Chine-Vatican: "pour danser le tango il faut être deux" (cardinal)

L'impasse demeure entre le régime communiste chinois et le Saint-Siège en dépit de l'espoir suscité par l'élection du pape François car "il faut être deux pour danser le tango", a jugé dans une interview le cardinal Joseph Zen de Hong Kong.

"Depuis l'année dernière, nous avons deux nouveaux leaders (le pape François et le président Xi Jinping). Leurs premiers pas ont suscité une grande espérance. Mais nous trouvons-nous à un grand tournant?", s'est interrogé, sceptique, l'archevêque émérite, voix critique du régime communiste chinois, à l'agence catholique Asianews.

"Le tournant avait été engagé avec Benoît XVI: celui d'une patience héroïque accompagnée d'une position de clarté (...) On dit que le tango plaît au pape Bergoglio, mais pour danger le tango, on a besoin d'être deux. Or, y a-t-il la même volonté aussi de l'autre côté?", demande l'archevêque.

Il faisait allusion à l'impasse dans les relations entre le Saint-Siège et Pékin, plus de sept ans après une lettre historique de Benoît XVI qui avait marqué une volonté d'ouverture.

Les catholiques - 5,7 millions selon les statistiques officielles, 12 millions selon des sources indépendantes - sont partagés entre l'Eglise officielle "patriotique", dont le clergé dépend des autorités communistes, et une Eglise dite "souterraine", qui tire sa légitimité de l'obéissance au Saint-Siège.

La division se focalise principalement autour de l'ordination des évêques, sur laquelle le Vatican réclame le rétablissement de son autorité, et qui subissent les pressions du pouvoir.

"Un sentiment d'impatience me saisit: une année après l'autre, les choses semblent demeurer dans un statu quo décourageant", souligne l'archevêque de Hong Kong.

"Beaucoup voient dans Xi Jinping un grand réformateur. On ne peut nier qu'il montre une certaine détermination à réformer son parti", ajoute-t-il, en saluant "une lutte courageuse contre la corruption et l'instauration d'un style de vie frugal pour ses compagnons communistes".

Mais "le temps ne peut travailler en sa faveur et en notre faveur. Pendant que le grand chef prend du temps, ceux qui sont sous lui continuent l'oeuvre de destruction", estime encore le cardinal.

"L'unique chose qu'ils visent, avec succès, est de rendre esclave notre Eglise, formatant la conscience de nos évêques et de nos prêtres afin qu'ils renient leur foi", a-t-il estimé.

Dimanche, lors de l'Angélus, le pape François avait adressé ses voeux aux Chinois, Vietnamiens et Coréens, qui vont célébrer la Nouvelle année lunaire, qui sera cette année l'Année du Cheval. Il n'avait fait aucune allusion à la situation politique chinoise.

jlv/ljm

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