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Algérie: trois policiers suspendus après des tensions communautaires

Algérie: trois policiers suspendus après des tensions communautaires

Trois policiers ont été suspendus à Ghardaïa, dans le sud algérien, théâtre de tensions communautaires, et seront traduits en justice pour "laxisme", a annoncé dimanche la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué.

Cette suspension intervient après une enquête menée suite à la diffusion "d'une vidéo montrant le laxisme de certains agents de la sécurité à Ghardaïa dans l'exercice de leurs fonctions".

Les tensions entre jeunes chaâmbas (Arabes) et mozabites (Berbères) se sont considérablement accrues ces dernières semaines dans la wilaya (préfecture) de Ghardaïa, dont le chef-lieu éponyme est situé à 600 km au sud d'Alger, et les forces de l'ordre y sont déployées en force depuis une semaine.

Des activistes ont diffusé il y a quelques jours sur les réseaux sociaux une vidéo, non authentifiée, montrant des policiers en train de frapper une personne à terre, mais la DGSN ne précise pas si l'enquête a été diligentée à cause de cette vidéo.

"Nul n'est au dessus de la loi", poursuit le communiqué, qui précise qu'il s'agit "d'un comportement individuel qui ne reflète nullement la vision de l'institution et son respect de la loi et des droits de l'Homme".

Depuis décembre trois personnes, dont au moins deux mozabites, sont mortes dans des heurts et plus de 200 ont été blessées, dont des policiers qui tentaient de s'interposer.

Deux auteurs présumés de coups et blessures ayant entrainé jeudi la mort d'un mozabite ont été arrêtés a annoncé la police judiciaire de cette wilaya, citée par la police.

Les deux mis en cause ont reconnu lors de l'enquête les faits qui leurs sont reprochés et ont été présentés devant le procureur de la république près le tribunal de Ghardaïa qui les a écroués pour coups et blessures ayant entrainé la mort.

Les échauffourées de ces derniers jours ont été émaillés d'actes de vandalisme, de pillage, de saccage et d'incendie, a rapporté l'agence APS.

Dimanche, les commerces, les établissements scolaires et des bâtiments publics sont restés fermés, n'assurant qu'un service minimum, a indiqué à l'AFP Ahmed Baba Aissa, porte-parole du comité de coordination de Ghardaïa, créé il y a un mois pour tenter de calmer la situation.

Début janvier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait reçu à Alger des représentants des deux communautés qui cohabitent depuis des centaines d'années dans la région.

Des décisions avaient alors été prises pour permettre un retour à la normale, avec notamment la création d'un conseil de sages visant à mener une médiation entre les deux groupes.

Mercredi, les funérailles de Belhadj Kebaili, un mozabite de 39 ans tué dimanche à coup de sabre, s'est déroulé en la présence de membres des deux communautés, selon la presse.

Les heurts de Ghardaïa sont favorisés par des rumeurs et appels haineux diffusés par les réseaux sociaux, selon les médias officiels et privés.

amb/via

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