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Philippines: plus d'obstacle pour l'accord de paix avec les rebelles musulmans

Philippines: plus d'obstacle pour l'accord de paix avec les rebelles musulmans

Le gouvernement philippin et la rébellion indépendantiste musulmane du sud de l'archipel ont annoncé samedi soir avoir levé les derniers obstacles pour mettre fin à une insurrection meurtrière qui durait depuis 1970.

Le président Benigno Aquino espère signer un accord de paix avant la fin de son mandat --unique-- en 2016 et tirer ainsi un trait sur cette rébellion qui a causé près de 150.000 morts.

Doit être signé un premier accord qui écrira noir sur blanc les résultats des négociations, achevées samedi, ont indiqué Manille et le Front moro islamique de libération (MILF). Cet accord doit être signé "très bientôt", a déclaré Mohagher Iqbal, représentant du MILF dans les pourparlers.

"Le processus de A à Z a été parsemé de difficultés. Mais avec la coopération et la détermination des deux parties (...) je ne pense pas qu'un obstacle s'élèvera pour nous faire trébucher, si Dieu le veut", a-t-il ajouté devant la presse.

Le porte-parole de la présidence, Edwin Lacierda, espère que l'accord sera signé en cours de semaine, a-t-il dit à l'AFP.

Ce dernier round des négociations, qui se déroulent depuis plusieurs mois à Kuala Lumpur, marque "la fin d'un processus, à savoir les négociations officielles", a précisé la chef des négociateurs représentant le gouvernement, Miriam Coronel-Ferrer.

"Le plus grand défi" désormais consiste à tenir les délais pour la conclusion d'un accord de paix définitif d'ici la fin du mandat présidentiel, mi-2016, a-t-elle ajouté.

Aucune des deux parties n'a donné de détail sur le désarmement des 12.000 rebelles que compte le MILF, mais Miriam Coronel-Ferrer a indiqué qu'il s'agirait d'un processus "graduel".

"Pour une véritable paix à Mindanao (l'île du sud, bastion de la guérilla islamiste: ndlr), nous devons désarmer nos troupes", a déclaré le porte-parole du MILF. "Il ne s'agit pas de se rendre", a-t-il ajouté, soulignant cependant que "le sujet de la normalisation est le plus sensible".

En octobre 2012, MILF et gouvernement avaient conclu un premier pacte qui déclarait que les 12.000 hommes du MILF devaient renoncer à exiger l'indépendance de leur région sur l'île de Mindanao dans le sud des Philippines en échange d'un important partage du pouvoir et des richesses dans une région autonome.

Deux autres annexes sur les modalités de la transition et le partage des revenus ont été signées en 2013. Restait la dernière et quatrième annexe sur la normalisation, qui porte notamment sur le désarmement des combattants du MILF. Les discussions conclues samedi portaient sur ce quatrième volet.

Au final, le Parlement philippin devra encore adopter une "loi fondamentale" pour une région musulmane autonome au sud de l'archipel et ses habitants devraient la ratifier par un référendum.

D'autres groupes armés rebelles opèrent sur l'île de Mindanao notamment, une région particulièrement pauvre.

Un précédent accord de paix, conclu en 2008, avait été rejeté par la Cour suprême des Philippines, une décision qui avait relancé les combats.

jz/mm/fmp/all

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