Un militant ukrainien de l'opposition, retrouvé mort dans une forêt près de Kiev, a été enterré vendredi avec les honneurs, en présence de milliers de personnes, à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.
Le corps de Iouri Verbitsky avait été découvert mercredi, sa dépouille présentant, selon ses proches, des traces de torture.
Il avait été enlevé mardi avec un autre militant, Igor Loutsenko qui, battu et abandonné dans une forêt, a, quant à lui, réussi à s'en sortir vivant.
Verbitsky a été inhumé dans le cimetière Lytchakiv, réservé aux personnalités locales de Lviv, bastion nationaliste situé près de la frontière polonaise. Son cercueil a été recouvert du drapeau ukrainien.
Présent avec d'autres responsables locaux, le maire de la ville, Andriï Sadoviï a rendu hommage devant environ 10.000 personnes à un "héros".
"Il aimait la vie et s'opposait à la violence. Il a été assassiné parce qu'il refusait d'être un esclave", a-t-il déclaré.
Son frère a raconté qu'il s'était rendu à Kiev après l'adoption de lois sanctionnant sévèrement la plupart des formes de manifestation.
"Nous lui avons demandé de rentrer mais il a refusé, disant que le Rubicon avait été franchi", a déclaré Serguiï Verbitsky.
La mort de Verbitsky a soulevé une vive émotion parmi les militants mobilisés depuis plus de deux mois à Kiev contre le pouvoir, aussitôt montré du doigt.
"Plusieurs facteurs suggèrent une possible collusion entre les ravisseurs, et les forces de l'ordre et services de sécurité", a dénoncé l'organisation Human Rights Watch. L'ONG a demandé une enquête indépendante et transparente.
Lviv, situé dans l'Ouest ukrainophone, est en grande majorité favorable au mouvement actuel de contestation.
Des manifestants y occupent depuis jeudi l'administration du gouverneur, nommé par le président Viktor Ianoukovitch, et la branche locale du Parti des Régions, au pouvoir, s'est désolidarisée des autorités centrales.
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