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Le russe Avtovaz supprime 7.500 emplois dans un contexte de chute des ventes automobiles

Le russe Avtovaz supprime 7.500 emplois dans un contexte de chute des ventes automobiles

Avtovaz, le premier constructeur automobile russe en cours d'absorption par Renault-Nissan, a annoncé jeudi qu'il allait supprimer 7.500 postes en 2014, soit plus de 10% de son personnel, dans un contexte de chute des ventes en Russie.

Cette annonce a été faite moins d'un mois après l'arrivée à la tête du fabricant des célèbres Lada d'un ancien cadre dirigeant de General Motors, le Suédois Bo Andersson.

Ce dernier, réputé pour avoir considérablement modernisé le constructeur américain - devenu très rentable - est le premier dirigeant étranger du groupe basé à Togliatti, sur les bords de la Volga.

"Le premier objectif est d'assurer la profitabilité de l'entreprise malgré la situation actuelle du marché russe", a-t-il déclaré, cité dans un communiqué.

"Le motif de telles mesures est le besoin d'améliorer les finances de l'usine, la structure de production, l'organisation et l'optimisation des coûts dans un contexte de déclin des ventes en Russie et de prévisions de marché négatives pour 2014", renchérit dans le communiqué Avtovaz, qui compte au total 66.500 employés.

Après plusieurs années de croissance spectaculaire, le marché automobile russe, le deuxième en Europe après l'Allemagne, a subi un brusque repli en 2013, avec une baisse de 5,5% des ventes de voitures, affecté par le ralentissement économique dans le pays, selon des chiffres de l'Association of European Businesses, qui font référence.

Pour sa part, Avtovaz a accusé un recul de 12,1% de ses ventes en Russie et à l'étranger. En Russie seule, les ventes ont chuté de 15%.

Et pour 2014, les constructeurs restent prudents face à tout espoir de reprise, tablant en moyenne sur une baisse de 1,6% des ventes.

Dans le détail, 2.500 managers, spécialistes et employés seront licenciés. Le groupe prévoit par ailleurs de réduire les effectifs de 5.000 ouvriers, notamment par le biais de départs non remplacés.

Le constructeur assure que les personnes licenciées obtiendront toutes les compensations financières qui leur sont dues.

Selon Avtovaz, cette décision avait été prise à l'issue de discussions entre les dirigeants et les représentants syndicaux. Un leader syndical a toutefois dit ne pas avoir été mis au courant de ces mesures.

"Ils devaient nous informer des réductions à venir, pour l'instant cela n'a pas été fait", a déclaré Piotr Zolotarev, président du syndicat indépendant "Unité" à Avtovaz, cité par l'agence Ria Novosti.

"Nous n'avons pas l'intention de nous adresser à la direction. Il nous reste maintenant à décider comment nous allons réagir dans cette situation, quelles mesures nous allons prendre", a-t-il ajouté.

Un autre syndicaliste, Sergueï Zaïtsev, a indiqué avoir demandé à la direction d'envisager des plans de départ à la retraite anticipée, selon Interfax.

L'usine d'Avtovaz est le principal employeur à Togliatti et le poumon de cette ville à 1.000 km au sud-est de Moscou baptisée du nom du leader communiste italien Palmiro Togliatti aux grandes heures de la coopération avec Fiat.

Le groupe avait toutefois déjà subi des suppressions massives d'emplois lors de la crise économique de 2009. Il avait alors dû réduire son personnel de plus de 30.000 personnes, sous la direction d'Igor Komarov, nommé en août 2009.

Ce dernier a permis au fil des ans au constructeur de renouer avec les bénéfices et de réduire ses dettes, et il a concrétisé le rapprochement avec l'alliance franco-japonaise Renault-Nissan, qui produit directement la Nissan Almera sur les lignes de production de Togliatti.

En décembre 2012, le groupe franco-japonais a en effet signé la prise de contrôle d'Avtovaz, qu'il doit boucler d'ici la mi-2014, disant prévoir atteindre pour les trois marques 40% du marché automobile russe d'ici à 2016 contre 30% fin 2012.

Depuis l'été dernier, le patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn est devenu président du conseil d'administration de la marque russe.

M. Komarov a quant à lui quitté Avtovaz en octobre 2013 pour rejoindre l'agence spatiale Roskosmos.

edy/via

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