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Davos: Rohani parle d'évolution en Iran, Netanyahu ne la voit pas

Davos: Rohani parle d'évolution en Iran, Netanyahu ne la voit pas

Le président iranien Hassan Rohani a cherché jeudi à Davos à séduire les investisseurs du monde entier, évoquant les nouvelles perspectives en Iran, une évolution que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ensuite niée à la même tribune.

Devant le Forum économique de Davos, M. Rohani s'est longuement exprimé sur les potentialités économiques de son pays, sa volonté d'ouverture notamment vers l'Europe, avant d'appeler à l'organisation d'élections libres et démocratiques en Syrie, sans ingérence extérieure.

Il s'exprimait au lendemain de discussions peu concluantes entre adversaires syriens à Montreux (Suisse), sous l'égide de l'ONU, auxquelles son pays n'était pas convié.

Le président iranien a avant tout souhaité attirer l'attention de son auditoire de hauts responsables économiques et d'hommes d'affaires du monde entier, sur les perspectives d'investissements qu'offrent les "vastes ressources énergétiques" de son pays, après la levée partielle de sanctions internationales, cette semaine.

Celles-ci avaient été progressivement instaurées par l'ONU à partir de 2006, la communauté internationale soupçonnant l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.

L'assouplissement des sanctions contre l'Iran a été décidé en réponse au gel par Téhéran de ses activités nucléaires, conformément à un accord conclu en novembre 2013 à Genève entre Téhéran et les grandes puissances.

"L'Iran n'a jamais désiré avoir une bombe atomique, et (ne le désirera pas) dans l'avenir non plus", a dit M. Rohani, soucieux de rassurer ses auditeurs.

Selon lui, depuis six mois -il a été élu en juin 2013-, l'Iran a connu "beaucoup d'évolutions" et présente "un nouveau visage" . "Les conditions sont nouvelles en Iran. Le pays a des ressources extraordinaires, (...) énormément de potentialités", susceptibles d'intéresser les investisseurs étrangers, a-t-il insisté, dans une interview à la Radio-télévision suisse.

Lors du Forum, il s'est dit prêt à mettre ses réserves pétrolières au service de la sécurité d'approvisionnement mondial dans le cadre d'une éventuelle organisation regroupant pays producteurs et consommateurs.

M. Rohani est accompagné par les ministres iraniens des Affaires étrangères Mohammad Zarif et du Pétrole, Bijan Zanganeh.

Arrivé mercredi soir dans la petite station alpine, le président iranien avait aussitôt entamé des entretiens bilatéraux notamment avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Il a indiqué jeudi avoir rencontré plusieurs acteurs du secteur pétrolier.

Dans l'après-midi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé à la tribune du Forum "ne pas voir de changements en Iran", pas plus sur la question du nucléaire que sur la crise syrienne.

Selon un de ses conseillers, il avait auparavant dénoncé "une entreprise de dissimulation qui se poursuit de la part de M. Rohani".

Malgré l'accord international sur le gel d'activités nucléaires iraniennes, "la menace existe toujours. Il faut empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire", a martelé M. Netanyahu, devant le World Economic Forum.

Selon lui, le Moyen-Orient est sous le coup d'une "double menace", celle de l'Iran et de l'arme nucléaire, et celle l'influence croissante des Frères musulmans.

Concernant la Syrie, le Premier ministre israélien a stigmatisé le soutien de Téhéran au régime de Bachar al-Assad.

Après avoir participé à la conférence internationale de Montreux, à 350 km de Davos, le secrétaire d'Etat américain John Kerry était attendu à Davos où il prendra la parole vendredi.

D'intenses échanges bilatéraux centrés sur le conflit israëlo-palestinien et la crise syrienne, devraient avoir lieu à l'abri des regards.

A propos du processus de paix avec les Palestiniens, sous la houlette de M. Kerry, M. Netanyahu s'est dit "prêt". "Ce ne sera pas une paix parfaite mais c'est important pour nous et pour nos voisins palestiniens. Je suis prêt pour une paix véritable et sincère et j'espère que le président (palestinien Mahmoud) Abbas l'est aussi", a-t-il déclaré.

Parmi les intervenants du jour, le Premier ministre australien Tony Abbott, qui préside le G20, a présenté les projets de son pays pour cette présidence.

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