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Thaïlande: les manifestants toujours dans la rue malgré l'état d'urgence

Thaïlande: les manifestants toujours dans la rue malgré l'état d'urgence

Les manifestants réclamant la tête de la Première ministre Yingluck Shinawatra étaient toujours dans la rue à Bangkok mercredi, malgré l'état d'urgence décrété par le gouvernement après des violences meurtrières.

"Nous ne portons aucune attention à l'état d'urgence et nous continuons nos manifestations comme d'habitude", a déclaré à l'AFP le porte-parole du mouvement Akanat Promphan.

"Cela montre que le gouvernement est désespéré parce que l'élan est de notre côté", a-t-il ajouté.

Les manifestants, alliance hétéroclite des élites de Bangkok, d'ultra-royalistes et d'habitants du Sud, réclament depuis près de trois mois le départ de Yingluck et la fin de ce qu'ils appellent le "système Thaksin", du nom de son frère Thaksin Shinawatra, qu'ils associent à une corruption généralisée et qu'ils accusent de gouverner à travers elle depuis son exil.

L'ancien chef du gouvernement, qui reste le personnage central de la politique du royaume, a été renversé en 2006 par un coup d'Etat, engluant la Thaïlande dans des crises politiques à répétition mettant en lumière la division du pays entre ceux qui l'adorent et ceux qui le haïssent.

Pour tenter d'intensifier leur pression, les manifestants ont lancé la semaine dernière une opération de "paralysie" de Bangkok qui s'est depuis essoufflée, même si plusieurs carrefours importants de la capitale sont toujours occupés et s'ils défilent chaque jour.

Selon la police, ils étaient 5.000 mercredi en milieu de journée sur différents sites, mais la participation augmente généralement le soir.

Alors que de nouveaux incidents violents ont eu lieu ces derniers jours, le gouvernement a décrété l'état d'urgence à partir de ce mercredi et pour 60 jours, à Bangkok et dans sa proche banlieue.

Cela donne en principe aux autorités la possibilité d'interdire les rassemblements, de détenir un suspect sans accusation pendant 30 jours et de censurer les médias.

Mais le gouvernement n'a pas précisé quelles mesures il pourrait utiliser, tout en insistant sur le fait que le premier rôle ne serait pas confié aux militaires, contrairement à la dernière crise, en 2010.

Jusqu'à 100.000 "chemises rouges" pro-Thaksin avaient alors occupé le centre de Bangkok pendant deux mois pour réclamer le départ du gouvernement de l'époque, avant un assaut de l'armée. Plus de 90 personnes avaient été tuées et 1.9000 blessées.

Alors que Yingluck a convoqué des législatives anticipées pour le 2 février, la commission électorale a déposé une requête mercredi auprès de la Cour constitutionnelle pour reporter le scrutin , après le refus du gouvernement de le faire, a indiqué son secrétaire général Puchong Nutrawong à l'AFP.

bur-dr/abd/ros

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