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Thaïlande : un chef des partisans du gouvernement blessé par balle

Thaïlande : un chef des partisans du gouvernement blessé par balle

Un dirigeant du mouvement des « chemises rouges », favorable au gouvernement thaïlandais, a été blessé par balle mercredi par des inconnus dans une ville du nord-est du pays, une agression qui risque d'aggraver la tension en Thaïlande et à Bangkok, où l'état d'urgence entre en vigueur pour 60 jours.

Kwanchai Praipana, qui dirige plusieurs milliers de partisans du gouvernement de Yingluck Shinawatra, était assis devant chez lui à Udon Thani lorsque des inconnus circulant dans une camionnette lui ont tiré dessus, le blessant à un bras et à une jambe, a indiqué la police, précisant que 39 douilles avaient été retrouvées sur les lieux.

« D'après ce que nous avons pu voir sur la vidéo de surveillance, une camionnette est passée devant sa maison et plusieurs coups de feu ont été tirés », a dit un colonel de la police. « L'enquête vient juste de commencer, mais nous pensons que ce geste obéissait à des motifs politiques », a-t-il ajouté.

« Vu la manière dont les agresseurs ont tiré, ils ne voulaient de toute évidence pas qu'il reste en vie », a déclaré à l'agence Reuters Arporn Sarakham, la femme de Kwanchai Praipana.

À Bangkok, où l'opposition réclame depuis des semaines le départ de Yingluck Shinawatra, l'état d'urgence est entré en vigueur, conformément à la mesure annoncée la veille par le vice-ministre de l'Intérieur, Visarn Techateerawat.

La décision concerne aussi les provinces limitrophes de la capitale. Elle autorise les services de sécurité à imposer un couvre-feu nocturne, à détenir des suspects sans inculpation, à censurer les médias et à interdire les rassemblements politiques de plus de cinq personnes.

Conseil populaire

Selon des responsables, cet état d'urgence a pour but de prévenir toute escalade, alors que les manifestations paralysent en partie la capitale depuis plus de deux mois, où les habitants continuent toutefois à vaquer normalement à leurs occupations.

La police n'a pas tenté de disperser les manifestations, notamment celle qui s'est déroulée aux abords d'un bâtiment dans lequel travaillait Yingluck Shinawatra.

Les protestataires l'accusent d'être instrumentalisée par son frère, Thaksin Shinawatra, ex-chef de gouvernement en exil. Ils rejettent les élections législatives anticipées convoquées pour le 2 février par Yingluck, qui a de grandes chances de l'emporter, pour tenter de sortir de la crise. Ils réclament la formation d'un « conseil populaire » chargé de superviser des réformes avant tout scrutin.

La contestation en cours est la plus importante mobilisation politique en Thaïlande depuis les manifestations de partisans de Thaksin qui avaient paralysé Bangkok en avril-mai 2010 jusqu'à la sanglante intervention militaire qui a fait plus de 90 morts dans les rangs des chemises rouges.

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