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La police ukrainienne à l'assaut des barricades à Kiev, un mort

La police ukrainienne à l'assaut des barricades à Kiev, un mort

La police ukrainienne a lancé un assaut mercredi matin contre les barricades des manifestants dans le centre de Kiev, le pouvoir choisissant la manière forte au quatrième jour d'affrontements qui ont fait au moins un mort.

Vers 06H00 GMT, les forces anti-émeutes ont lancé l'offensive dans la rue Grouchevski, proche du gouvernement et du Parlement, et théâtre depuis dimanche de heurts d'une violence inédite à Kiev.

Après avoir partiellement détruit les barricades, la police a semblé se replier, mais les violences se sont poursuivies et intensifiées encore.

Les manifestants jetaient des cocktails Molotov en masse sur les forces de l'ordre, et celles-ci ripostaient avec des tirs de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes.

La police procédait aussi à des arrestations.

Cet assaut intervient alors que mercredi matin l'annonce d'un premier mort par balles a galvanisé les manifestants.

Selon une source au sein du service médical improvisé de l'opposition, le manifestant a été tué par la police "probablement tué par un tireur embusqué".

Le ministère de l'Intérieur a confirmé la mort d'un homme dans le centre de Kiev, sans préciser la nature de ses blessures, selon Interfax.

"Il y a un cadavre. C'est vrai. (...) Mais nous n'avons pas encore établi les causes de ses blessures", a indiqué le service de presse du ministère à l'agence Interfax.

Une source au sein des forces de l'ordre a cependant précisé à cette agence que la victime avait "des blessures par balles à la poitrine et à la tête".

L'opposition a affirmé qu'un autre manifestant était décédé la veille après être tombé dimanche de plus de dix mètres de haut depuis un bâtiment à l'entrée du stade Dynamo, proche du lieu des affrontements de mercredi. Selon l'opposition, le jeune homme est mort alors que les forces de l'ordre investissaient le toit de ce bâtiment, depuis lequel les manifestants jetaient des cocktails Molotov et des projectiles à leur encontre.

Cette information n'a pas été confirmée pour l'instant par le ministère de l'Intérieur.

Depuis dimanche, la situation est très tendue à Kiev, où les affrontements à coups de cocktails Molotov, tirs de balles en caoutchouc et grenades assourdissantes n'ont quasiment pas cessé.

Selon le ministère de l'Intérieur, avant l'assaut de mercredi, au moins 200 personnes ont été blessées.

Des sources médicales ont affirmé qu'au moins une personne avait eu la main amputée et que plusieurs avaient perdu la vue.

Par ailleurs, un militant et blogueur d'opposition, Igor Loutsenko, a affirmé avoir été kidnappé par des inconnus, qui l'ont retenu de force pendant 15 heures avant de le relâcher dans une forêt.

Il a ajouté avoir été enlevé avec un autre militant dont le sort reste inconnu jusqu'à présent.

L'offensive musclée des forces de l'ordre intervient alors que le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a menacé mardi soir de recourir à la force.

"Si les provocateurs ne s'arrêtent pas, les autorités n'auront pas d'autre choix que d'utiliser la force dans le cadre de la loi pour assurer la sécurité des gens", avait-t-il dit.

Il faisait référence à la législation controversée entrée en vigueur mardi à minuit et qui durcit les sanctions contre les manifestants pro-européens défiant le pouvoir dans les rues de Kiev.

Après déjà deux mois de contestation dans les rues de Kiev, l'adoption de ces lois a relancé la mobilisation en Ukraine.

Dimanche, une manifestation de 200.000 personnes pour les dénoncer a été suivie par d'intenses violences.

Les autorités ukrainiennes ont reçu le soutien de Moscou, qui a dénoncé une situation qui "échappe à tout contrôle".

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a aussi pointé du doigt le soutien "indécent" apporté selon lui à l'opposition par les Européens.

Ceux-ci ont accusé le pouvoir ukrainien d'avoir provoqué l'escalade de la violence en adoptant des lois répressives contre les manifestants.

Le mouvement de contestation a mobilisé des centaines de milliers de personnes dès la fin novembre après la volte-face du président Ianoukovitch, qui a choisi de ne pas signer un accord d'association avec l'UE, pour se tourner vers la Russie.

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