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Pakistan: trois morts et arrêt de la campagne anti polio à Karachi

Pakistan: trois morts et arrêt de la campagne anti polio à Karachi

Trois vaccinateurs contre la polio ont été tués mardi à Karachi, la mégalopole du sud du Pakistan, selon les autorités locales, dernier épisode d'une vague d'attaques contre cette campagne qui a déjà fait une trentaine de morts.

A la suite de cette attaque, la campagne de vaccination a été arrêtée dans l'ensemble de la province du Sind (sud), dont Karachi est la capitale, a annoncé à l'AFP l'association provinciale des employés de la campagne.

Des inconnus armés ont fait feu sur des équipes de vaccination lors de deux attaques distinctes à Qayyumabad, un quartier de l'est de la ville.

"Les assaillants, qui portaient des casques, attendaient les équipes de vaccinateurs sur leurs motos", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police locale.

Le docteur Seemi Jamali, directeur de l'hôpital public Jinnah de Karachi, a confirmé à l'AFP avoir reçu trois cadavres et deux blessés à la suite de ces attaques.

Peu après, Khairun Nissa, chef de l'association des employés de la campagne anti polio, annonçait l'arrêt de l'opération.

"Nous ne vaccinerons plus. Nos collègues ont perdu la vie aujourd'hui, et cela va se reproduire encore et encore. Qui sera responsable de ces morts?", a-t-il déclaré.

La campagne visait à vacciner 7,6 millions d'enfants dans le Sind.

Cette attaque intervient quelques jours après que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré Peshawar, la grande ville du nord-ouest du Pakistan, comme "le plus grand réservoir mondial" de cas de polio, en appelant à y intensifier la vaccination malgré les obstacles.

Si la polio recule au niveau mondial, elle reste endémique dans trois pays: le Pakistan, l'Afghanistan et le Nigeria. Mais le Pakistan est le seul pays où le nombre de cas a augmenté entre 2012 et 2013 (de 58 à 91 cas) selon l'OMS.

Les efforts pour y éradiquer la maladie restent freinés par les attaques sanglantes (une trentaine de morts depuis un an et demi dans le pays) de groupes rebelles, notamment talibans, ou l'opposition de communautés conservatrices aux campagnes de vaccination, accusées notamment de causer l'infertilité ou de servir de couverture à des activités d'espionnage occidental.

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