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La torture psychologique, moins visible mais ravageuse (Acat)

La torture psychologique, moins visible mais ravageuse (Acat)

La torture psychologique, moins visible que la torture physique, n'en est pas moins ravageuse, a alerté mardi l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat), à l'occasion de la sortie de son rapport annuel sur le phénomène tortionnaire dans le monde.

"C'est une torture qui ne dit pas son nom. Elle n'apparaît pas, aux yeux du grand public, comme une torture", a commenté à l'AFP Jean-Etienne de Linares, délégué général de l'Acat.

"Le fait de faire écouter de la musique très fort, les humiliations... Ces choses peuvent donner lieu à des plaisanteries. Les gens ne se rendent pas compte que c'est extrêmement ravageur, avec des conséquences désastreuses", a-t-il déploré, citant parmi celles-ci "hallucinations, troubles de la mémoire ou du sommeil, problèmes relationnels".

Simulacres d'exécution en Syrie, exposition à des températures extrêmes au Soudan, obligation de rester assis sans permission d'aller aux toilettes en Birmanie... Ces méthodes sont utilisées par des Etats répressifs, mais aussi par des Etats démocratiques comme les Etats-Unis, où le rapport évoque le chiffre de 80.000 personnes détenues à l'isolement extrême, dans des prisons de haute sécurité.

Au Japon, "les condamnés à mort sont incarcérés dans des cellules de 5 m² éclairées constamment, surveillés par une caméra et séparés des autres prisonniers jour et nuit. Ils doivent rester assis en permanence et demander une permission pour se lever ou se coucher. Ils sont tenus de rester silencieux et de regarder droit devant eux", selon le rapport.

L'Acat appelle les Etats à se conformer aux recommandations de Juan Mendez, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, visant à interdire de maintenir un détenu à l'isolement absolu pendant plus de 15 jours.

Le rapport analyse la pratique de la torture dans 19 pays. Parmi eux, la Syrie, où la torture "est devenue généralisée et systématique", et la Libye, où elle cible "4.000 personnes détenues hors de tout cadre légal, emprisonnées par des milices et groupes armés", ainsi que des travailleurs migrants et demandeurs d'asile en route vers l'Europe.

"Un pays sur deux pratique la torture" et celle-ci "ne s'arrête pas après la chute des dictateurs", a souligné M. de Linares, citant la Tunisie, où "les prisonniers de droit commun continuent d'être torturés".

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