La réforme annoncée par le président américain Barack Obama pour limiter les programmes de surveillance de la NSA n'a pas convaincu les Américains, dont les trois-quarts considèrent qu'elle n'améliorera pas la protection de leur vie privée, selon un sondage publié mardi.
Quelque 73% des sondés considèrent que les annonces du président vendredi pour mieux encadrer l'activité de l'agence chargée d'intercepter les communications n'amélioreront pas la protection de la vie privée. Ils sont 21% à penser l'inverse, selon ce sondage réalisé par le Pew Reseach Center pour le quotidien USA Today.
L'étude a été réalisée auprès de 1.504 adultes entre mercredi et dimanche. La moitié des sondés (50%) reconnaît n'avoir "rien entendu" des annonces de Barack Obama vendredi.
Le président a notamment annoncé que les Etats-Unis n'espionneraient plus les communications des dirigeants alliés et que le gouvernement continuerait de collecter les métadonnées téléphoniques mais ne le détiendrait plus. Ces métadonnées sont comparables à ce que l'on trouve sur une facture téléphonique: numéro appelé, durée de l'appel, horaire. Mais elles n'incluent ni le nom de l'abonné, ni l'enregistrement des conversations.
Pour 79% des sondés au courant des annonces présidentielles, ces changements ne compliqueront pas les efforts du gouvernement dans sa lutte contre le terrorisme.
Au total, 53% des Américains sondés désapprouvent le programme de collecte des métadonnées, contre 40% qui l'approuvent. Depuis le début des révélations de l'ancien consultant Edward Snowden en juin, ce programme est celui qui a provoqué le plus d'opposition au sein de la population américaine et de certains élus du Congrès.
L'opposition à cette pratique de la NSA est en augmentation: en juin, 47% des Américains désapprouvaient ce programme, mais 48% l'approuvaient.
S'agissant d'Edward Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie, 45% des sondés considèrent que le jeune homme a "servi l'intérêt public" --43% qu'il lui a nui-- en fournissant des documents à la presse qui a ensuite mis au jour l'ampleur de la surveillance de la NSA.
Cela n'empêche pas une majorité de sondés (56%) à considérer que le gouvernement devrait engager des poursuites criminelles à son encontre.
mra/are