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Brésil: encore une mort violente dans une prison du Maranhao; 63 en un an

Brésil: encore une mort violente dans une prison du Maranhao; 63 en un an

Le cadavre d'un détenu a été retrouvé mardi dans la prison de Pedrinhas (Etat du Maranhao, nord-est du Brésil), où en décembre trois détenus avaient été décapités, portant à 63 le nombre des prisonniers assassinés en un an dans cet établissement.

"Le détenu a été retrouvé dans sa cellule pendu avec un drap. Il ne sera possible de déterminer les circonstances de sa mort qu'après l'enquête", a précisé dans un communiqué envoyé à l'AFP le gouvernement de l'Etat du Maranhao, qui gère la prison de Pedrinhas, située à Sao Luis, la capitale de l'Etat.

Trois détenus ont déjà été assassinés depuis le début de l'année à Pedrinhas. En 2013, 60 détenus au total ont été tués dans ce centre pénitentiaire, l'un des pires du Brésil, qui héberge 2.500 pensionnaires pour 1.700 places, selon le gouvernement du Maranhao.

En toile de fond : une lutte féroce entre détenus de deux factions criminelles, celle de la capitale Sao Luis et celle de l'intérieur de l'Etat.

La mort de ce troisième détenu cette année à Pedrinhas est intervenue au lendemain du transfèrement de neuf prisonniers dans une prison de sécurité maximale de Campo Grande (Mato Grosso do Sul, centre-ouest), à 2.300 km de Sao Luis do Maranhao.

Une vidéo publiée début janvier par un site internet brésilien avait révélé l'horreur au quotidien de la prison hors de contrôle de Pedrinhas. Dans ce document datant du 17 décembre, on voyait les cadavres décapités de trois détenus aux torses criblés de perforations et de brûlures, à la suite d'une énième rixe meurtrière entre factions rivales.

Au mois d'octobre, l'Etat de Maranhao avait décrété l'état d'urgence pour une durée de six mois au sein de son système pénitentiaire, après des affrontements qui avaient fait neuf morts.

L'ONU a déjà exprimé sa préoccupation sur l'état "déplorable" des prisons brésiliennes et sollicité des "mesures immédiates pour rétablir l'ordre à Pedrinhas".

Le transfert des détenus de Pedrinhas à Campo Grande faisait partie des nouvelles mesures visant à isoler les chefs de bandes rivales qui purgent des peines à Pedrinhas.

La semaine dernière, les gouvernements fédéral et du Maranhao ont en outre annoncé la révision des peines de tous les détenus de Pedrinhas et la construction de nouvelles prisons.

Au Brésil, il y a actuellement 548.000 détenus et il manque 207.000 places dans les prisons pour éviter le surpeuplement, selon l'ONG spécialisée Conectas.

jt/cdo/ag/bds

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