Le parquet général ukrainien a appelé lundi les manifestants à cesser les affrontements avec les forces de l'ordre, estimant qu'il s'agissait d'un "crime contre l'Etat".
"Nous devons immédiatement mettre un terme aux émeutes qui sont accompagnées de violence, d'incendies criminels, de troubles violents et qui menacent la sécurité nationale de l'Ukraine. Ce n'est pas que du hooliganisme. C'est un crime contre l'Etat", a déclaré le procureur général Viktor Pchonka dans un communiqué.
"Je lance un appel aux dirigeants de l'opposition: demandez à vos partisans de quitter la rue Grouchevski, expliquez-leur qu'il est inacceptable de participer à des troubles massifs", a-t-il ajouté, faisant référence à la rue où ont été déclenchés les heurts.
Malgré des appels au calme des leaders de l'opposition, des milliers de manifestants bravaient cependant à nouveau lundi les forces de l'ordre à Kiev, au lendemain d'une nuit d'affrontements violents.
Retranchés derrière des barricades, certains jetaient des pierres ou des cocktails Molotov sur la police, qui répondait avec du gaz lacrymogène ou des grenades assourdissantes.
Les affrontements, d'une violence inédite depuis le début de la contestation il y a deux mois, ont démarré dimanche après une manifestation contre le gouvernement de 200.000 personnes sur la place de l'Indépendance.
La contestation a mobilisé des centaines de milliers de personnes en décembre après la volte-face du président Ianoukovitch qui a brusquement refusé de signer un accord d'association avec l'UE, au profit d'un rapprochement avec la Russie. Celle-ci a ensuite accordé un crédit de 15 milliards de dollars à l'Ukraine, et l'opposition a accusé le coup.
Mais l'adoption la semaine dernière de nouvelles lois qui alourdissent, jusqu'à des peines de prison, les sanctions potentielles pour les manifestants, a relancé la mobilisation.
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