Des dizaines de manifestants antigouvernementaux ont de nouveau affronté les forces de l'ordre dans le centre de la capitale ukrainienne, lundi, où des véhicules brûlaient toujours après une nuit d'affrontements entre la police antiémeute et des militants radicaux.
Les manifestants érigeaient des barricades dans le centre de Kiev, alors que le son des grenades assourdissantes se faisait entendre dans l'air glacial.
Un grand rassemblement antigouvernemental a pris une tournure violente dimanche, quand des centaines de manifestants radicaux se sont séparés de la marche pacifique et ont commencé à avancer vers le parlement. Ils ont attaqué la police antiémeute avec des bâtons, des pierres et des cocktails Molotov, mettant le feu à plusieurs véhicules. La police a répliqué avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau.
Des dizaines de manifestants et de policiers ont été blessés.
Le gouvernement devait avoir des discussions lundi avec des leaders de l'opposition.
Ces nouvelles violences, qui surviennent après l'adoption d'une loi limitant le droit de manifester, risquent d'aggraver la crise politique en Ukraine.
Les manifestations antigouvernementales ont commencé le 21 novembre, après que le président Viktor Ianoukovitch eut abandonné les négociations en vue d'un traité politique et économique avec l'Union européenne, au profit d'un rapprochement avec la Russie.
Les violences de dimanche sont survenues après l'adoption par le gouvernement d'une loi qui renforce les amendes et impose des peines de prison aux participants des manifestations non autorisées. La nouvelle loi interdit aussi aux militants de porter des casques ou des masques lors des manifestations, en plus de limiter la liberté d'expression et la possibilité de surveiller les activités des responsables de l'État, incluant les juges.
La loi restreint également les activités des organisations non gouvernementales financées par des pays occidentaux, comme il en existe plusieurs en Ukraine.
La nouvelle loi reflète une législation semblable en vigueur en Russie, ce qui a poussé les manifestants à accuser le président Ianoukovitch de suivre les pas du président russe, Vladimir Poutine, en mettant sur pied un État policier.
Les États-Unis ont estimé que la nouvelle loi contre les manifestations était « antidémocratique », tandis que l'Union européenne a appelé le gouvernement à la réviser.