"Des consultations intenses et urgentes sont en cours" à propos de la participation de l'Iran à la conférence de paix sur la Syrie dite "Genève II", a indiqué lundi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
M. Ban a invité dimanche Téhéran à participer à cette conférence prévue le 22 janvier en Suisse mais Washington et l'opposition syrienne contestent la participation iranienne.
S'addressant au Conseil de sécurité à l'ouverture d'un débat ordinaire sur le Proche-Orient, M. Ban a indiqué qu'il "en dirait davantage plus tard à propos de la situation". "Pour le moment, j'appelle tous ceux qui sont concernés à garder d'abord à l'esprit les besoins de la population syrienne".
A son entrée dans la salle du Conseil, M. Ban avait refusé de répondre aux questions des journalistes à ce sujet. Il devait s'adresser à la presse en fin de matinée mais cette intervention a été annulée sans explication.
Washington attend que l'invitation lancée dimanche par M. Ban à l'Iran soit "retirée", a indiqué un responsable américain lundi, expliquant que l'Iran, allié du régime de Damas, "n'a jamais pris position en faveur du communiqué de Genève I", qui appelle à une transition politique en Syrie. Selon les Occidentaux, ce communiqué doit être la base des négociations à Genève entre le pouvoir et l'opposition.
L'opposition syrienne a menacé lundi de ne pas participer à Genève II, censée débuter mercredi dans la ville suisse de Montreux, si l'invitation était maintenue.
L'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant a réaffirmé que Téhéran, s'il veut être invité, doit déclarer "publiquement que l'objectif de la conférence de Genève 2 est d'appliquer le communiqué de Genève 1". M. Ban "est au courant de notre position", a-t-il souligné à la presse.
Son homologue français Gérard Araud a lui aussi martelé que "l'Iran doit accepter évidemment Genève 1 comme base de la négociation". "La balle est dans le camp de l'Iran", a-t-il estimé. Interrogé sur un éventuel retrait de l'invitation à l'Iran, il l'a jugé "hypothétique".
L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a rappelé que Moscou "insiste depuis longtemps pour que l'Iran soit invité". Il a affirmé qu'Américains et Russes avaient été consultés par M. Ban avant que celui-ci ne lance son invitation. "Toute le monde a été consulté". Pour lui, l'opposition syrienne "ferait une grave erreur" en ne se rendant pas à la conférence.
Tout comme la Russie, l'ONU considère que la participation de l'Iran à la conférence de paix peut se révéler utile et estime qu'il revient à M. Ban de lancer les invitations.
En annonçant cette invitation dimanche soir, M. Ban avait souligné que l'Iran s'était engagé à jouer "un rôle positif et constructif" pour mettre fin au conflit syrien, qui a fait plus de 130.000 morts en près de trois ans.
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