Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est déçu par le refus iranien de soutenir une transition en Syrie et "étudie d'urgence ses options", a déclaré lundi son porte-parole Martin Nesirky.
M. Ban est "consterné" par la controverse sur l'invitation lancée par l'ONU à l'Iran pour participer à cette conférence qui s'ouvre mercredi. "L'Iran, malgré des assurances verbales (..), a fait une déclararation publique décevante", a ajouté M. Nesirky.
Après cette invitation lancée dimanche soir par M. Ban, l'opposition syrienne a menacé de ne pas participer à la conférence et Téhéran a affirmé que sa participation n'impliquait aucune condition.
"L'Iran, malgré des assurances verbales fournies au Secrétaire général, a fait une déclaration publique décevante" suggérant qu'il n'accepte pas le communiqué de Genève du 30 juin 2012 comme base des discussions en Suisse, a expliqué M. Nesirky. La déclaration iranienne "est bien en-deçà des attentes" de M. Ban qui est "très déçu", a-t-il répété.
"Il est temps de progresser vers la paix en Syrie sur cette base, ce n'est pas le moment d'ajouter des conditions", a-t-il affirmé.
Le communiqué de Genève prévoit "l'établissement par consentement mutuel d'un gouvernement de transition ayant les pleins pouvoirs exécutifs", a rappelé le porte-parole.
Cette formulation implique l'abandon par le président Bachar al-Assad de certains de ses pouvoirs. L'Iran, de même que la Russie, soutient fidèlement Bachar al-Assad, que l'opposition et les occidentaux veulent chasser.
Les Etats-Unis, le Royaume uni et la France ont exhorté l'Iran a accepter publiquement les termes du communiqué de Genève et estiment que c'est la condition minimale pour que Téhéran participe à la conférence de paix.
Un responsable américain sous le couvert de l'anonymat a même demandé à l'ONU de retirer son invitation.
M. Nesirky a déclaré que Ban Ki-moon "étudiait d'urgence ses options à la suite des réactions décevantes de certains participants".
Mais il a refusé de spéculer sur celles-ci ni même de confirmer la participation, pourtant annoncée précédemment, de M. Ban à la session inaugurale mercredi de la conférence de paix.
Il a rejeté l'idée que l'invitation à l'Iran était prématurée, soulignant que l'ONU "était en contact étroit avec les autorités russes et américaines" sur ce dossier. Washington en particulier "était tout à fait au courant" que M. Ban allait inviter Téhéran dimanche soir, a-t-il affirmé.
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