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Centrafrique: second tour pour élire un président, opération militaire de l'UE

Centrafrique: second tour pour élire un président, opération militaire de l'UE

Le parlement centrafricain devait choisir lundi entre une femme, la maire de Bangui, et le fils d'un ancien président pour diriger un pays à la dérive malgré le déploiement de forces internationales, bientôt renforcées par une opération militaire européenne.

Aucun des huit candidats au poste de président de transition n'a obtenu la majorité absolue au premier tour au Parlement centrafricain et un second tour va opposer la maire de Bangui, Catherine Samba-Panza, à Désiré Kolingba, fils d'un ancien chef de l'Etat, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Mme Samba-Panza a obtenu 64 voix, soit une voix de moins que la majorité absolue, fixée par le Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire) à 65 voix, et a devancé Désiré Kolingba qui a recueilli 58 suffrages, selon les résultats lus en séance publique.

Ce second tour va donner à la Centrafrique un successeur à l'ex-président Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à mettre fin aux tueries interreligieuses.

A Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé le lancement d'une opération militaire de l'Union européenne (UE) en Centrafrique, en appui aux forces africaine et française, avec des soldats - leur nombre pourrait s'élever à 500 - qui seraient chargés d'aider à la sécurisation de Bangui, a-t-on indiqué de source officielle.

Toujours à Bruxelles, les pays donateurs se sont engagés à débloquer près de 500 millions de dollars pour la Centrafrique en 2014, ont indiqué l'UE et l'ONU. Ils "se mobilisent totalement pour tenter de mettre fin à la grave crise" humanitaire de la Centrafrique, qui "a été si longtemps oubliée", a déclaré la commissaire européenne à l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva.

Malgré ces promesses d'aide, pour le nouvel élu "ce ne sera pas une partie de plaisir", a déclaré à l'ouverture de la séance parlementaire la présidente en exercice du CNT, Léa Kouyassoum Doumta, en présence des huit candidats, six hommes et deux femmes.

Mme Kouyassoum Doumta a invité les parlementaires à "avoir une pensée" pour les populations de province "abandonnées à elles-mêmes" et pour les centaines de milliers de personnes déplacées par les violences.

Le scrutin devait initialement se dérouler en un seul tour. Finalement, le CNT a décidé que pour être élu, un candidat devait obtenir la majorité absolue au premier tour, faute de quoi un second tour sera organisé entre les deux personnes arrivées en tête.

A Bangui, sillonnée par les soldats français et africains, l'élection était lundi au centre de toutes les conversations de la population, dont la moitié vit entassée dans des camps de déplacés.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé à une "action immédiate et concertée" en Centrafrique, lors d'une session spéciale au Conseil des droits de l'Homme à Genève consacrée à la création d'un poste d'expert indépendant sur ce pays.

"Ramener la sécurité", "que tout se déroule normalement", les mêmes mots revenaient chez des habitants angoissés de voir quelles réactions provoquera l'élection du nouveau président chez les hommes en armes toujours présents dans la ville.

Un mois et demi après le début de l'intervention française, la situation sécuritaire dans la capitale, où la plupart des soldats français sont stationnés, s'améliore progressivement malgré des explosions de violence localisées.

Mais dans un pays de plus de 600.000 km2, très pauvre malgré son potentiel minier et agricole, un déploiement reste très compliqué dans les zones reculées et les témoignages d'habitants et d'ONG décrivent une situation chaotique et largement hors de contrôle.

Au moins 50 corps de victimes de violences ont été découverts depuis vendredi dans le nord-ouest, selon la Croix-rouge. Vendredi dans la même région, près de Bouar, au moins 23 civils musulmans, dont trois enfants, ont été également tués alors qu'il tentaient de fuir vers le Cameroun, selon l'ONG Save de Children.

A Boali, à 90 km au nord-ouest de Bangui, des centaines de musulmans étaient réfugiés dimanche dans la paroisse Saint-Pierre après des violences ayant fait sept morts depuis vendredi.

bur-mc/mba

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