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L'armée irakienne lance un assaut sur Ramadi contrôlée en partie par des insurgés

L'armée irakienne lance un assaut sur Ramadi contrôlée en partie par des insurgés

L'armée irakienne a lancé dimanche un assaut sur Ramadi, une ville partiellement aux mains d'insurgés sunnites depuis des semaines, le chef d'un groupe lié à Al-Qaïda appelant ses combattants à se diriger vers Bagdad.

Dimanche, les troupes au sol étaient appuyées par des hélicoptères, et tout déplacement dans la ville, située à 100 km à l'ouest de Bagdad, est formellement interdit, a annoncé un porte-parole de l'armée, Mohammed al-Askari. "L'armée irakienne a lancé une vaste opération appuyée par des hélicoptères contre l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), Al-Qaïda et les terroristes à Ramadi", a précisé M. al-Askari, cité par la télévision d'Etat Iraqiya.

Selon un officier de police à Ramadi des policiers, des membres de tribus et des forces spéciales participent à l'assaut. Des hélicoptères font également feu sur le quartier du stade, tenu par les insurgés, a-t-il ajouté, sous couvert d'anonymat, ce qu'a confirmé un journaliste de l'AFP sur place.

L'assaut intervient deux jours après une opération similaire contre un camp d'insurgés à Al-Boubali, une zone rurale située entre Ramadi et Fallouja où les responsables de sécurité affirment que de nombreux hommes armés ont trouvé refuge.

Les troupes qui cherchent à reprendre Al-Boubali ont cependant été freinées par la crainte de la présence de snipers et d'armes antiaériennes, ainsi que par le mauvais temps.

Des insurgés avaient pris le contrôle de certaines zones de Ramadi après des affrontements qui avaient éclaté le 30 décembre lors du démantèlement dans les environs de cette ville, d'un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux installé là depuis un an.

Les insurgés avaient également pris le contrôle de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad.

Le chef de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à Al-Qaïda, a appelé les insurgés à "ramper vers Bagdad".

"Il s'agit d'une occasion unique, ne la gâchez pas", a indiqué dans un message audio posté dimanche sur des forums jihadistes un homme présenté comme Abou Bakr al-Baghdadi. "Soyez le fer de lance de la bataille (...), restez en première ligne et rampez vers Bagdad et vers le sud", a-t-il lancé.

Face à l'escalade des violences, et alors que le pays doit tenir des élections législatives en avril, un haut responsable américain de la Défense, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a indiqué vendredi à l'AFP que l'armée américaine était prête à entraîner des forces irakiennes pour des missions antiterroristes dans un pays tiers.

La Jordanie s'est dite prête dimanche à accueillir ces entraînements.

Ailleurs dans le pays, où les violences ne connaissent aucun répit, 12 personnes sont mortes dans des attaques au nord de Bagdad. Parmi les victimes se trouvaient 6 miliciens sunnites pro-gouvernement, tués dans une attaque à l'aube à un checkpoint près de Baqouba (est). Des attaques à Kirkouk, Mossoul, Tikrit et Touz Khourmatou ont fait six morts.

Samedi, des attentats à la voiture piégée ont fait 25 morts dans la capitale.

L'Irak est entraîné dans une spirale de violence qui semble empirer jour après jour. Au moins 650 personnes sont mortes depuis le début du mois de janvier dans le pays, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources sécuritaires et médicales.

Diplomates et analystes s'accordent à dire que les autorités majoritairement chiites doivent prendre en compte le sentiment d'abandon et de marginalisation de la communauté sunnite, considéré comme un facteur de ces violences.

Le chef de l'ONU Ban Ki-moon, a appelé les autorités irakiennes à mener une politique de réconciliation nationale pour mettre fin aux heurts, mais le Premier ministre Maliki a affirmé que ceux-ci n'étaient pas la conséquences de problèmes internes mais de forces étrangères au pays. Dimanche, il a ainsi accusé des pays arabes "diaboliques et traîtres" de jouer un rôle dans les violences, sans toutefois les citer nommément.

bur-psr/sw/faa

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