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De l'aide entre dans un camp palestinien assiégé à Damas

De l'aide entre dans un camp palestinien assiégé à Damas

De la nourriture est entrée samedi, pour la première fois depuis des mois, dans un camp de réfugiés palestiniens de Damas assiégé par l'armée, au lendemain de l'annonce par la Russie de la volonté du régime syrien de prendre des mesures humanitaires.

Une ONG syrienne avait indiqué le 10 janvier que plus de 40 réfugiés palestiniens étaient morts de faim ou par manque de traitement en trois mois dans ce camp de Yarmouk, dont une grande partie est entre les mains des rebelles depuis décembre 2012.

Aucune aide alimentaire n'avait pu être acheminée dans le camp, situé dans le sud de Damas, depuis septembre dernier.

Vendredi, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de Russie --alliée de Damas-- avait annoncé que Damas était prêt "à prendre une série de mesures à caractère humanitaire", à l'issue d'entretiens à Moscou avec son homologue syrien, Walid Mouallem.

Il avait notamment fait état de "propositions concrètes qui sont déjà en oeuvre pour livrer des cargaisons humanitaires à des villages dans la Ghouta orientale, dans d'autres régions, y compris la banlieue de Damas et d'Alep".

A Yarmouk, une première cargaison d'aide alimentaire "est entrée ce matin (samedi) et la distribution aux habitants a commencé", a déclaré à l'AFP un responsable de l'Organisation de libération de la Palestine, Anwar Abdel Hadi.

Il a précisé que les autorités syriennes avaient aidé à la livraison, un test, et que "plusieurs (autres) lots seront distribués à compter de demain (dimanche)".

Selon lui, l'entrée d'aide a été rendue possible par un accord conclu vendredi entre des représentants de factions palestiniennes et les rebelles dans le camp. "Les discussions vont continuer sur le retour des habitants et le départ des hommes armés", a-t-il ajouté.

En vertu de cet accord, des personnes malades ou blessés seront évacuées du camp dimanche matin, avec l'aide du Croissant rouge syrien, a-t-il encore dit.

Les médias d'Etat syriens ont également fait état de l'entrée de l'aide dans le camp, citant un autre responsable palestinien.

Le porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, Chris Gunness, a indiqué à l'AFP que l'Unrwa avait mis à disposition 200 paquets de nourriture afin qu'ils soient livrés aux habitants du camp, tout en affirmant ne pas savoir si cette aide avait été remise.

"Les autorités syriennes ont cherché le soutien de l'Unrwa", a-t-il dit, "et l'Unrwa a répondu positivement en donnant les paquets de nourriture --pas directement aux factions palestiniennes-- mais par le biais d'un intermédiaire".

"L'Unrwa a mis comme condition que ces paquets soient distribués exclusivement aux civils dans le besoin" et non aux combattants, a-t-il ajouté.

La responsable des droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay, a averti vendredi que les entraves qu'imposent les forces pro-gouvernementales à l'arrivée de l'aide destinée aux réfugiés de Yarmouk pourraient constituer un "crime de guerre".

Yarmouk abritait, avant le début du conflit syrien en mars 2011, quelque 170.000 habitants.

Mais des dizaines de milliers d'entre eux ont fui après que les groupes d'opposition armés sont entrés dans le camp et que les forces gouvernementales ont lancé une attaque.

Des petits groupes de civils ont été ultérieurement autorisés à sortir par les forces gouvernementales entourant le camp ou ont réussi à s'échapper, selon l'ONU qui estime qu'il reste au moins 18.000 personnes à Yarmouk.

Depuis plusieurs mois, l'armée leur impose un siège drastique.

Près de 500.000 Palestiniens sont officiellement réfugiés en Syrie. La moitié d'entre eux a été déplacée depuis mars 2011.

rim/sah/vl/cbo

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