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Attentat Hariri : pour la défense, l'assassinat reste "sans mobile"

Attentat Hariri : pour la défense, l'assassinat reste "sans mobile"

Les avocats des quatre membres du Hezbollah, absents de leur procès qui s'est ouvert à La Haye, ont rejeté vendredi les charges du procureur qui les accuse d'avoir tué en 2005 l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri et qualifié le crime de "sans mobile".

Au deuxième jour de ce procès au Tribunal spécial pour le Liban (TSL), soutenu par l'ONU, les avocats de la défense ont jugé que les suppositions du parquet sur l'identité des meurtriers du milliardaire libanais n'étaient que "pure théorie".

"C'est assez surprenant de voir qu'il n'y a toujours pas de mobile trouvé à ce crime", a confié aux journalistes Vincent Courcelle-Labrousse, avocat de la défense.

"Le procureur n'a pas avancé une seule raison" pour l'attentat, a-t-il ajouté après la publication des déclarations préliminaires des procureurs du Tribunal spécial pour le Liban.

L'explosion de la camionnette piégée dans laquelle a été tué Rafic Hariri était "une opération sophistiquée et méticuleusement planifiée", a de son côté assuré aux juges le procureur Graeme Cameron.

Il a ensuite montré, avec force de détails, comment les auteurs présumés de l'attentat ont utilisé le réseau téléphonique pour surveiller Rafic Hariri jusqu'à quelques minutes avant l'attentat.

Mais, conteste l'avocat, commis d'office, Antoine Kormaz, "le dossier de l'accusation est fondé sur des preuves purement théoriques". "Rien n'est tangible, il n'y a pas d'enregistrement téléphonique, pas de témoins, pas de SMS, rien n'est solide ici", a-t-il ajouté, avant de conclure : "Nous ne savons toujours pas qui a tué Rafic Hariri".

Premier ministre libanais jusqu'à sa démission en octobre 2004, Rafic Hariri se rendait à son domicile le 14 février 2005 lorsqu'une explosion, équivalente à celle de 2,5 tonnes de TNT l'a projeté hors de son véhicule blindé, faisant 22 autres morts et 226 blessés.

Si l'attentat avait d'abord été attribué aux généraux libanais pro-syriens, le Tribunal spécial pour le Liban a en 2011 délivré des mandats d'arrêt contre Mustafa Badreddine, 52 ans, et Salim Ayyash, 50 ans, accusés de l'avoir préparé et exécuté.

Hussein Oneissi, 39 ans, et Assad Sabra, 37 ans, sont accusés d'avoir fait parvenir à la chaîne d'information télévisée Al-Jazeera une fausse cassette vidéo pour revendiquer le crime au nom d'un groupe fictif.

Les quatre suspects sont tous membres du mouvement chiite Hezbollah, soutenu par la Syrie et l'Iran, et qui a rejeté toute paternité de l'attentat. Pour son dirigeant Hassan Nasrallah, le TSL est le résultat d'une conspiration israélo-américaine.

Entré en service en 2009, le TSL est source de tensions entre le parti chiite Hezbollah, soutenu par Damas, et ses rivaux de la coalition dite du 14-Mars, pro-occidentale et créée en réaction à l'assassinat du sunnite Hariri.

La question du soutien au TSL avait même entraîné la chute du gouvernement de Saad Hariri, en janvier 2011. Le Hezbollah a exclu la remise des suspects.

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