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Thaïlande: le gouvernement réclame l'arrestation des meneurs des manifestants

Thaïlande: le gouvernement réclame l'arrestation des meneurs des manifestants

Le gouvernement thaïlandais a appelé jeudi la police à arrêter les meneurs des manifestants qui ont menacé de "capturer" la Première ministre, Yingluck Shinawatra, et bloqué une partie du centre de Bangkok lors d'une opération de "paralysie" qui semble s'essouffler.

Les manifestants réclament depuis plus de deux mois la tête de Yingluck et la fin de ce qu'ils appellent le "système Thaksin" qu'ils associent à une corruption généralisée.

L'ancien Premier ministre, Thaksin Shinawatra, frère de Yingluck, qui reste le personnage central de la politique du royaume malgré son exil, a été renversé en 2006 par un coup d'Etat, engluant la Thaïlande dans des crises politiques à répétition divisant la société entre pro et anti-Thaksin.

Plusieurs leaders du mouvement actuel, qui veulent remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, circulent librement à la tête des cortèges malgré les mandats d'arrêt lancés à leur encontre pour leur rôle dans cette crise qui a fait huit morts et de nombreux blessés.

Le principal meneur, Suthep Thaugsuban, fait en particulier face à un mandat d'arrêt pour insurrection émis début décembre, et à des poursuites pour meurtre pour son rôle dans la répression des manifestations pro-Thaksin du printemps 2010 (90 morts), lorsqu'il était au gouvernement.

"C'est le devoir de la police d'arrêter Suthep parce qu'il est recherché pour insurrection, sinon la police fera face à des accusations de malversation", a déclaré jeudi le vice-Premier ministre, Surapong Tovichakchaikul, après une rencontre avec le chef de la police nationale, Adul Saengsingkaew.

Selon Surapong, Suthep est protégé par une quarantaine de gardes du corps.

La police n'a jusqu'ici pas essayé de l'interpeller et certains observateurs doutent que l'ancien député soutenu par les élites royalistes finisse en prison.

Selon Adul Saengsingkae, les manifestants, qui étaient des dizaines voire des centaines de milliers lundi pour lancer l'opération de "paralysie" de Bangkok, n'étaient plus que 7.000 jeudi dans les rues de la capitale, continuant toutefois à occuper certains carrefours majeurs. Ils étaient encore 23.000 mercredi soir, a-t-il ajouté.

Pour tenter de sortir de l'impasse, Yingluck a convoqué des législatives anticipées pour le 2 février, mais les manifestants ne veulent pas de ce scrutin qui a toutes les chances d'être remporté par le parti au pouvoir, et le principal parti d'opposition, le Parti démocrate, le boycotte.

La Première ministre est d'autre part menacée par une enquête de la commission nationale anticorruption qui doit rendre ses conclusions jeudi sur le programme de subventions aux riziculteurs du gouvernement.

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