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Thaïlande: la commission anti-corruption va enquêter sur la Première ministre

Thaïlande: la commission anti-corruption va enquêter sur la Première ministre

La commission nationale anti-corruption thaïlandaise (NACC) a annoncé jeudi le lancement d'une enquête contre la Première ministre Yingluck Shinawatra, portant ainsi un nouveau coup au gouvernement après plus de deux mois de manifestations.

L'enquête va examiner une possible négligence de Yingluck en lien avec un programme controversé d'aide aux riziculteurs qui passe par l'achat du riz par le gouvernement à un prix plus élevé que les cours mondiaux.

La NACC a indiqué avoir déjà décidé d'inculper 15 autres personnes, dont l'ancien ministre du Commerce, pour corruption dans cette affaire, selon son porte-parole Vicha Mahakun.

Le programme d'aides aux riziculteurs a été très critiqué par les opposants au gouvernement qui occupent des intersections majeures de Bangkok depuis lundi.

Ils estiment notamment qu'il est surtout destiné à entretenir la popularité du parti pro-Thaksin au pouvoir dans ses bastions du nord du pays, et a conduit à d'immenses invendus.

Au delà d'obtenir le départ de Yingluck, les manifestants veulent se débarrasser de ce qu'ils appellent le "système Thaksin", du nom de son frère, qu'ils associent à une corruption généralisée.

L'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui reste le personnage central de la politique du royaume malgré son exil, a été renversé en 2006 par un coup d'Etat, engluant la Thaïlande dans des crises politiques à répétition divisant la société entre ceux qui l'adorent et ceux qui le haïssent.

Alors que la justice a déjà chassé deux anciens Premiers ministres pro-Thaksin du pouvoir, en 2008, Yingluck fait face à d'autres procédures judiciaires qui pourraient selon les experts mettre fin à son gouvernement.

Des dizaines de députés de son parti sont poursuivis par la NACC pour avoir tenter d'amender la constitution et faire du sénat une assemblée totalement élue.

Ils risquent cinq ans d'interdiction de politique, ce qui pourrait compromettre les chances de Yingluck de former un nouveau gouvernement après les législatives anticipées du 2 février, boycottés par l'opposition.

Après plus de deux mois d'une crise qui a déjà fait huit morts, les manifestants ont lancé lundi une opération de "paralysie" de Bangkok, bloquant plusieurs carrefours stratégiques du centre-ville.

Mais après des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes dans les rues lundi, la mobilisation semble avoir diminué, avec 7.000 personnes jeudi matin selon la police.

Le gouvernement a d'autre part appelé jeudi la police à arrêter les leaders des manifestants qui ont menacé de "capturer" Yingluck et ses ministres.

Le principal meneur du mouvement, Suthep Thaugsuban, fait en particulier face à un mandat d'arrêt pour insurrection émis début décembre, et à des poursuites pour meurtre pour son rôle dans la répression des manifestations pro-Thaksin du printemps 2010 (90 morts), lorsqu'il était au gouvernement.

Mais la police n'a jusqu'ici pas essayé de l'interpeller et certains observateurs doutent que l'ancien député soutenu par les élites royalistes finisse en prison.

tp-dr/abd/ros

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