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NSA: Obama dévoile sa réforme des programmes de surveillance

NSA: Obama dévoile sa réforme des programmes de surveillance

Le président Barack Obama devait dévoiler vendredi sa réforme des programmes américains de surveillance des communications, sept mois après le début de révélations explosives qui l'ont mis sur la défensive aux Etats-Unis et surtout à l'étranger.

Très attendue, l'allocution de M. Obama, vers 11H00 (16H00 GMT) au ministère de la Justice, risque toutefois de décevoir ceux qui espèrent une grande remise en plat, jugeant que l'Etat fédéral s'est mué en "big brother" depuis le 11-Septembre, au nom de la sécurité.

Depuis juin 2013, l'ancien analyste du renseignement Edward Snowden, fort d'un butin de documents subtilisés à l'Agence de sécurité nationale (NSA), distille des révélations sur l'étendue de ses mesures de surveillance.

Ces dernières ont provoqué la fureur d'alliés et de partenaires des Etats-Unis, comme l'Allemagne, la France, le Brésil et le Mexique, et contraint M. Obama à réexaminer l'héritage d'une décennie de lutte contre la menace terroriste.

"Le président a (...) reconnu depuis le début que les débats provoqués par ces révélations étaient légitimes, que les questions qui ont été posées et les idées qui ont été présentées sur la façon dont nous pourrions examiner et peut-être réformer notre collecte de données sont dignes d'intérêt", a déclaré jeudi son porte-parole, Jay Carney.

Mais selon le New York Times, le président ne devrait pas annoncer de révolution dans la façon dont la NSA récolte et stocke des milliards d'informations relatives aux communications téléphoniques et électroniques aux Etats-Unis et à l'étranger.

Des défenseurs des libertés publiques ont fait part de leur déception après ces fuites. "Nous souhaitons que le président soit audacieux sur la retour de la protection de la vie privée. Nous voulons qu'il soit en pointe dans la maîtrise de ces programmes", a déclaré une avocate de l'influente organisation ACLU, Michelle Richardson.

Et Kevin Bankston, spécialiste des technologies à la "New America Foundation", a prévenu que si M. Obama n'annonçait pas de réformes précises, la bataille se poursuivrait au Congrès. "L'évolution du président Obama, de réformateur à soutien de ces programmes, est très décourageante", a-t-il affirmé.

Un groupe de cinq experts mandatés par M. Obama a formulé en décembre 46 recommandations, en particulier sur le programme autrefois ultra-secret de récolte des "métadonnées" de l'intégralité des appels téléphoniques passés aux Etats-Unis, première révélation explosive de M. Snowden en juin 2013, avant que l'ex-contractuel ne finisse par se réfugier en Russie.

Ces métadonnées incluent les numéros appelés, les horaires et durées des appels, mais pas les enregistrements des conversations. Leur exploitation ne viole donc pas, selon l'administration, le Quatrième amendement de la Constitution qui protège les Américains contre les perquisitions et saisies non ordonnées par la justice.

Cette interprétation est contestée, y compris devant les tribunaux, par de nombreux parlementaires et associations de défense des libertés.

Selon le New York Times, Barack Obama ne devrait pas suivre l'avis des experts, qui proposaient pour éviter tout abus que le stockage des métadonnées se fasse chez les opérateurs téléphoniques, et non dans les serveurs de la NSA.

Mais son discours sera marqué, d'après le journal, par "un esprit de réforme" et "laisse(ra) la porte ouverte à d'autres changements plus tard".

L'esprit de réforme pourrait être beaucoup plus timoré pour les programmes ciblés sur les étrangers. Le groupe d'experts s'était gardé de demander la suppression du programme qui a scandalisé les Européens: Prism.

Cet outil est défendu par le renseignement comme l'un des plus efficaces de la NSA. Il permet d'accéder aux courriels, photos et communications échangées sur les sites internet les plus utilisés dans le monde.

Encore jeudi, le quotidien britannique The Guardian a révélé, sur la base de documents transmis par M. Snowden, que la NSA avait récupéré près de 200 millions de SMS par jour dans le monde, de façon non ciblée, pour en extraire des renseignements.

L'écoute de dirigeants étrangers, et notamment de la chancelière allemande Angela Merkel, avait elle aussi choqué. M. Obama envisagerait de limiter les interceptions de courriels et appels de dirigeants alliés.

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