Le Parlement européen a appelé jeudi le gouvernement cambodgien à "libérer immédiatement" 23 personnes arrêtées "injustement" après des manifestations début janvier, et à revenir sur l'interdiction de manifester dans la capitale.
Dans une résolution adoptée à Strasbourg, le Parlement "condamne le recours disproportionné et excessif à la force par les forces de sécurité cambodgiennes", après la répression violente d'une manifestation d'ouvriers du textile, le 3 janvier, qui a fait trois morts selon la police, au moins quatre selon l'ONU.
Le lendemain, les autorités interdisaient tout rassemblement à Phnom Penh, dispersant des partisans de l'opposition qui campaient dans un parc de la capitale depuis des semaines pour réclamer de nouvelles élections.
Les eurodéputés soulignent par ailleurs que "les défenseurs des droits de l'homme subissent un harcèlement permanent" au Cambodge, des actes qui "demeurent impunis".
Selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, 23 personnes, dont un mineur, sont portées disparues alors qu'elles avaient été détenues lors des manifestations des 2 et 3 janvier. Ces personnes "auraient été battues et torturées", affirment les députés.
Le Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis près de trente ans, fait face à une fronde grandissante de l'opposition mais aussi des ouvriers du secteur textile --crucial pour l'économie du pays--, qui réclament de meilleurs salaires.
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