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Brésil : les "Rolezinhos" s'imposent dans le débat politique

Brésil : les "Rolezinhos" s'imposent dans le débat politique

Le nouveau phénomène social du Brésil, les "Rolezinhos", ces rencontres de jeunes des banlieues dans les centres commerciaux pour draguer et faire la fête, s'impose dans le débat politique, après la fronde sociale qui a secoué le Brésil en juin 2013.

La branche jeunesse du Parti des travailleurs (PT-gauche, au pouvoir) soutient les actions annoncées samedi et dimanche dans des centres commerciaux de Sao Paulo et de Rio tandis que le chef du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, opposition) au Sénat, le sénateur pauliste Aloysio Nunes Ferreira, critique ces rencontres, souligne jeudi le quotidien économique Valor.

Les "rolezinhos" ont fait leur apparition en décembre à Sao Paulo, mégapole et capitale économique du Brésil, et rappellent un peu les "flash mob", en plus désordonnés. Ils dégénèrent souvent en pillages de boutiques et affrontements avec les agents de sécurité et policiers des centres commerciaux.

La jeunesse du PT appelle les militants à "participer aux +rolezinhos+ dans le but de dénoncer l'apartheid imposé aux jeunes de la périphérie", tandis que le sénateur Nunes Ferreira critique un mouvement "inacceptable" et des incivilités.

"Quand je vais dans un centre commercial avec mes petits-enfants, je ne veux pas être dérangé dans mes loisirs par des grands gosses qui protestent contre je ne sais quoi", a déclaré M. Nunes à Valor.

Erik Bouzan, secrétaire municipal de la jeunesse du PT de Sao Paulo, estime qu'"il faut occuper les espaces et prendre position", conformément à la ligne adoptée par le maire de Sao Paulo, Fernando Haddad (PT), qui recommande de "ne pas criminaliser le mouvement", et de "dialoguer avec ces jeunes".

Le discours des responsables de la sécurité publique de Sao Paulo et de Rio, respectivement Fernando Grella Vieira et José Mariano Beltrame, va dans le sens des jeunes du PT.

"Le rolezinho ne peut être considéré comme un délit mais comme un phénomène culturel, raison pour laquelle il ne peut être traité comme une affaire de police", a estimé M. Vieira dans un communiqué mercredi.

Son homologue à Rio a dit qu'il ne prendrait "aucune mesure préventive".

Samedi, des heurts ont éclaté entre policiers et jeunes qui participaient à un "rolezinho" dans le centre commercial d'Itaquera à l'est de Sao Paulo où les commerçants avaient obtenu une autorisation judiciaire de l'empêcher.

Les organismes de défense des droits de l'homme ont critiqué l'interdiction pour ces jeunes de circuler dans les centres commerciaux et ont appelé à une manifestation samedi à Iguatemi contre cette mesure qu'ils jugent "discriminatoire" à l'égard de "jeunes généralement noirs, pauvres et adeptes du funk", la musique des quartiers populaires.

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