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Syrie: "schisme" entre politiques et renseignements occidentaux sur les islamistes (Damas)

Syrie: "schisme" entre politiques et renseignements occidentaux sur les islamistes (Damas)

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, a fait état sur la BBC d'un "schisme" entre les services de renseignement occidentaux et les dirigeants politiques de ces pays sur l'attitude à adopter vis-à-vis des combattants islamistes en Syrie.

"De nombreux" services de renseignements occidentaux "se sont rendus à Damas", a affirmé M. Mekdad dans une interview accordée à la BBC qui en a diffusé des extraits.

"Beaucoup de pays nous ont contactés pour coordonner des mesures de sécurité", a-t-il poursuivi sans préciser le nom des pays en question.

"Quand vous voyez ces pays réclamer une coopération sur la sécurité, il me semble qu'il y a un schisme entre la direction des services de renseignements et les responsables politiques", a conclu le vice-ministre syrien des Affaires étrangères.

La BBC cite des "sources informées" pour indiquer que des représentants des services de renseignement américain, britannique et allemand se seraient rendus à Damas "non seulement pour discuter de la détention de ressortissants étrangers, mais aussi pour parler de sujets plus larges relatifs à la sécurité", et notamment de la menace croissante que représentent les combattants islamistes. Elle souligne toutefois qu'il est très difficile de confirmer la réalité et l'étendue de tels contacts.

A Washington, le département d'Etat, par la voix de sa porte-parole adjointe Marie Harf, a nié que des agents américains aient participé à ces discussions.

"Les informations selon lesquelles des agences de renseignement collaborent avec le régime Assad sur l'antiterrorisme (...) ne sont pas vraies", a-t-elle dit. "Nous prenons au sérieux la menace terroriste en Syrie, mais il est absurde de considérer Assad ou le régime comme un partenaire dans la lutte contre cette menace".

Le ministère britannique des Affaires étrangères s'est refusé mercredi à toute réaction, expliquant à l'AFP "ne pas faire de commentaires sur les questions relatives au renseignement".

Le Wall Street Journal a affirmé, en citant des sources diplomatiques et officielles, qu'un ancien membre du renseignement extérieur britannique MI6 avait été le premier à se rendre en Syrie mi-2013.

Les services allemand, français et espagnol du renseignement parlent au régime syrien depuis novembre, selon le journal américain dans son édition de mardi. Selon le Wall Street Journal, les discussions ont porté sur la menace croissante que représentent les extrémistes en Syrie.

Fin novembre, l'AFP, citant des diplomates, avait aussi rapporté que des ambassadeurs et des membres des services de renseignement européens avaient repris discrètement le chemin de Damas pour nouer des contacts avec des responsables syriens.

Le soulèvement lancé en mars 2011 contre le régime de Bachar al-Assad, qui a fait plus de 130.000 morts, se transforme en un conflit de plus en plus fragmenté et complexe. Rebelles et jihadistes, anciens alliés dans la lutte contre le régime syrien, se battent entre eux, tandis que l'opposition politique reste profondément divisée, notamment sur sa présence à la conférence de paix internationale de Genève II, prévue le 22 janvier.

Le mois dernier, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont suspendu leur aide non létale à l'opposition, de crainte d'une influence croissante des islamistes dans le conflit.

Selon Shiraz Maher, chercheur au Centre international sur la radicalisation au King's College de Londres, entre 200 et 366 Britanniques se sont rendus en Syrie pour combattre. "L'écrasante majorité (d'entre eux) souhaite rester en Syrie", tandis que seulement "30 à 50" sont rentrés au Royaume-Uni, a-t-il déclaré mercredi sur la BBC.

Le président français François Hollande a lui avancé mardi le chiffre de 700 jeunes Français et jeunes étrangers partis de France pour faire le jihad en Syrie, un phénomène qu'il a qualifié d'"inquiétant".

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