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Syrie: 2,4 milliards de dollars promis à la conférence des donateurs (ONU)

Syrie: 2,4 milliards de dollars promis à la conférence des donateurs (ONU)

La conférence des donateurs pour la Syrie a obtenu mercredi 2,4 milliards de dollars de promesses d'aide, bien mois que les 6,5 milliards escomptés, pour secourir les Syriens dont près de la moitié se trouvent dans une situation d'urgence.

Ces promesses d'aide pour les millions de Syriens piégés chez eux ou sans perspective dans les camps de réfugiés, couvrent uniquement "les six prochains mois" et non pas une année entière, a annoncé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à l'issue de la réunion, tenue une semaine avant l'ouverture de la conférence de paix dite de Genève II prévue dans une semaine.

Depuis le début de la révolte lancée en mars 2011 contre le régime de Bachar al-Assad, qui s'est transformée en conflit armé, les violences ont fait plus de 130.000 morts selon une ONG syrienne, ainsi que 2,4 millions de réfugiés et des millions de déplacés selon l'ONU.

"L'an dernier, lorsque nous nous sommes réunis ici, (...) quatre millions de Syriens avaient besoin d'aide et il y avait 700.000 réfugiés", a rappelé M. Ban. Aujourd'hui, "la moitié de la population syrienne, près de 9,3 millions de personnes, ont besoin d'une aide humanitaire urgente, et près de la moitié sont des enfants".

La coordinatrice des Affaires humanitaires de l'ONU Valérie Amos s'est pour sa part déclarée "profondément troublée" par les informations faisant état de civils manquant de nourriture et soumis à un siège dans plusieurs localités syriennes ainsi que dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas.

"Des enfants, des femmes et des hommes sont pris au piège, affamés et malades. Et ils ont perdu tout espoir dans la capacité de la communauté internationale à les aider", a-t-elle ajouté.

La somme évoquée mercredi n'inclue cependant pas 407 millions de dollars que des ONG se sont engagées mardi à verser.

L'ONU, qui avait rassemblé 1,5 milliard de dollars en janvier 2013, avait présenté cette nouvelle levée de fonds comme la plus importante de son histoire pour une situation d'urgence, et estimé avoir besoin de 2,3 milliards pour ceux restés en Syrie et de 4,2 milliards pour les réfugiés, dont le nombre pourrait quasiment doubler cette année.

Parmi les quelque 70 pays participant à la conférence, le Koweït a annoncé un don de 500 millions de dollars, suivi par les Etats-Unis qui se sont engagés à une aide supplémentaire de 380 millions de dollars.

La Grande-Bretagne a promis 164 millions de dollars, le Japon 120 millions et la Norvège 75 millions. Trois des monarchies pétrolières du Golfe --Arabie saoudite, Qatar et Emirats arabes unis-- ont promis chacun 60 millions de dollars.

Outre l'appel à l'aide, Ban Ki-moon a exprimé l'espoir que Genève II parviendrait à "arrêter la violence" et établir "un gouvernement de transition doté de pouvoirs exécutifs".

Mais le bain de sang s'est poursuivi mercredi: au moins 26 personnes, en majorité des combattants rebelles, ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée dans le nord de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'attentat a eu lieu à Jaraboulous, dans la province d'Alep, où rebelles et jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda), accusés par l'opposition de brutalité et de velléités hégémoniques, s'affrontent depuis plusieurs jours.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a pour sa part annoncé, depuis Koweït, qu'il s'entretiendrait mercredi au téléphone avec son homologue russe Sergueï Lavrov dans le cadre des efforts des deux pays, parrains de cette conférence, pour aboutir à un cessez-le-feu limité géographiquement.

"J'ai bon espoir que dans les prochains jours (...), nous pourrons obtenir du régime d'Assad les mesures nécessaires pour un cessez-le-feu, quel que soit le nombre des lieux où il pourra être mis en place", a-t-il dit.

La conférence dite de Genève II vise à réunir des représentants du régime et de l'opposition pour tenter de trouver une solution politique à la crise, mais l'opposition, profondément divisée sur la question, n'a pas encore décidé de sa participation.

De plus, la Russie et l'émissaire de la Ligue arabe et de l'ONU Lakhdar Brahimi souhaiteraient une participation de l'Iran, grand allié régional de Damas, mais les Etats-Unis s'y sont jusqu'à présent opposés.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a rencontré mercredi à Damas le président syrien.

Le ministre, cité par l'agence officielle Sana, a affirmé que l'objectif de sa visite était "d'aider à ce que la conférence de Genève II débouche sur des résultats qui servent les intérêts du peuple syrien".

M. Zarif avait affirmé lundi à Beyrouth que les pays qui cherchent à écarter l'Iran de la conférence le regretteraient.

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