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Les chefs des diplomaties iranienne et syrienne à Moscou pour parler de la Syrie

Les chefs des diplomaties iranienne et syrienne à Moscou pour parler de la Syrie

La Russie a engagé une nouvelle série de pourparlers avec les chefs de la diplomatie iranienne et syrienne à moins d'une semaine d'une conférence de paix à Genève visant à trouver une solution politique au conflit syrien.

L'Iranien Javad Zarif et le Syrien Walid Mouallem sont arrivés à Moscou à bord du même avion après s'être entretenus mercredi avec le président syrien Bachar al-Assad.

M. Zarif s'est entretenu jeudi matin avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Les trois hommes se sont ensuite rencontrés brièvement dans l'après-midi, selon Interfax.

"Cela ne veut pas dire que nous avons un projet tripartite", a déclaré M. Lavrov au cours d'une conférence de presse avec M. Zarif.

Reçu par la suite par le président Vladimir Poutine, M. Zarif a salué le rôle de la Russie dans les négociations sur la Syrie.

"L'an dernier, nous avons été les témoins d'importants succès de la diplomatie russe", a-t-il déclaré, évoquant notamment l'initiative de Moscou qui a permis d'éviter des frappes américaines sur la Syrie.

Les pourparlers à Moscou interviennent à moins d'une semaine de la conférence de paix internationale dite Genève II, qui vise à réunir des représentants du pouvoir syrien et de l'opposition pour tenter de trouver une solution politique au conflit qui a fait 126.000 morts, selon une ONG syrienne.

Principal allié du régime syrien auquel elle vend des armes, la Russie souhaite la présence de l'Iran à cette conférence de paix prévue le 22 janvier à Montreux, en Suisse, alors que Washington est hostile à la participation de la République islamique, qui soutient également Damas.

"Nous sommes persuadés que l'Iran doit être invité à la conférence" de Genève, a répété jeudi M. Lavrov.

Le ministère russe des Affaires étrangères a cependant souligné que la conférence devait "se fonder sur les dispositions du communiqué de Genève adopté le 30 juin 2012", qui prévoit la formation d'un gouvernement de transition en Syrie, un document rejeté jusqu'ici par l'Iran.

Téhéran refuse d'accepter le communiqué de Genève, car un gouvernement provisoire doté des pleins pouvoirs, qui associerait des rebelles et des représentants du régime, pourrait écarter le président Bachar al-Assad.

Mais pour les Etats-Unis, qui soutiennent l'opposition syrienne, l'Iran doit absolument accepter la transition politique en Syrie, s'il veut participer à Genève II.

Sur le terrain, les combats se poursuivent. Plus de 1.000 personnes, en grande majorité des combattants, ont été tuées en Syrie en deux semaines de combats entre rebelles et jihadistes, auparavant alliés dans leur lutte contre le régime, a indiqué jeudi une ONG syrienne.

Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a de son côté mis en garde les groupes armés de l'opposition syrienne quant aux exécutions en masse qui se multiplient dans le nord du pays, soulignant qu'elles pouvaient être considérées comme des crimes de guerre.

Par ailleurs, au Liban, pays voisin de la Syrie, un attentat à la voiture piégée a secoué un bastion du Hezbollah, et fait trois morts. C'est le cinquième en six mois à frapper un fief du mouvement chiite depuis que celui-ci a envoyé des hommes combattre en Syrie.

Le dossier nucléaire iranien et la coopération militaire entre la Russie et l'Iran devaient également figurer au menu des pourparlers de M. Zarif à Moscou.

"Je suis très heureux de voir que grâce à vos efforts (...) nous avons pu avancer pour trouver une solution à l'un des problèmes internationaux les plus importants, le problème du nucléaire iranien", a déclaré M. Poutine au cours de sa rencontre avec M. Zarif.

Selon le quotidien Kommersant, citant jeudi une source gouvernementale russe, Moscou et Téhéran pourraient conclure un accord permettant à la Russie de devenir un gros importateur du pétrole iranien, en dépit des objections des Etats-Unis.

M. Zarif a toutefois indiqué dans une interview à la télévision russe que ce thème ne serait pas abordé au cours de sa visite.

Washington craint qu'un tel accord n'ait des conséquences négatives sur l'application de l'accord nucléaire de Genève conclu en novembre entre l'Iran et les grandes puissances, qui vise à geler pour six mois les activités nucléaires sensibles de Téhéran en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales.

La Russie a annulé en 2010 un contrat avec Téhéran sur la livraison de missiles S-300, capables d'intercepter en vol des avions ou des missiles, d'un montant de 800 millions de dollars, en application des sanctions de l'ONU infligées à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé.

Mais un parlementaire iranien a affirmé lundi à l'agence Fars que l'Iran étudiait la possibilité d'acheter à la Russie un autre système antiaérien.

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