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La citoyenneté européenne n'est pas à vendre, met en garde la Commission

La citoyenneté européenne n'est pas à vendre, met en garde la Commission

La Commission européenne a vivement critiqué mercredi les initiatives de plusieurs Etats membres visant à "vendre" leur citoyenneté à des non Européens en échange d'investissements conséquents, le dernier exemple venant de Malte où un projet en ce sens est très contesté.

"La citoyenneté n'est pas à vendre", a déclaré devant le Parlement européen la commissaire chargée de la Justice, Viviane Reding. "Les Etats membres ne devraient accorder la citoyenneté qu'à des personnes qui ont un lien réel avec le pays en question", a ajouté Mme Reding.

En vertu des traités, celui ou celle qui obtient la nationalité d'un Etat européen se voit conférer automatiquement des droits dans tous les autres Etats membres. Dès lors, "il est légitime de se demander si les droits liés à la citoyenneté européenne peuvent dépendre uniquement de la taille du portefeuille ou du compte en banque", a encore souligné la commissaire.

Le projet maltais controversé, présenté par le gouvernement travailliste de Joseph Muscat, prévoit l'octroi de la nationalité maltaise à toute personne prête à verser 1,15 million d'euros, dont une partie investie dans l'immobilier.

Au cours d'un débat consacré à cette question mercredi après-midi, plusieurs eurodéputés ont fait part de leur indignation face à ce procédé : "nous souhaitons qu'on mette fin à cette législation", a ainsi plaidé le conservateur allemand Manfred Weber.

Ce projet "ne peut que favoriser le blanchiment d'argent sale" et montre à quel point "la marchandisation n'a pas de limite pour certains, et l'argent n'a pas d'odeur", a déploré de son côté l'élue d'extrême gauche française Marie-Christine Vergiat.

Les socialistes, en revanche, se sont montrés moins critiques envers le gouvernement de La Valette, dirigé par l'un des leurs. Le cas maltais doit être une "occasion de discuter de cette thématique et met en lumière la nécessité d'un cadre européen" commun, a prudemment souligné le chef de file des élus socialistes, Hannes Swoboda.

Dans la résolution sur ce dossier, qui doit être mise aux voix jeudi, les socialistes s'efforceront de supprimer toute référence précise à Malte, car "il serait injuste de montrer du doigt" certains pays, alors que "ce dossier nous concerne tous", a fait valoir M. Swoboda.

Evoquant les cas letton, portugais, chypriote et même britannique, les élus socialistes soulignent en effet que d'autres Etats ont mis en place des programmes similaires. Dans plusieurs de ces pays toutefois, les étrangers ne peuvent pas "acheter" un passeport, mais seulement un titre de séjour.

Sans surprise, l'eurodéputé travailliste maltais Joseph Cuschieri a été l'un des plus ardents défenseurs du projet de son gouvernement.

"Soyons courageux, ouvrons la porte à ceux qui souhaitent investir en Europe et créer des emplois", a-t-il plaidé.

ab/may/bds

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