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Kaboul accuse les forces américaines d'avoir tué huit civils dans un bombardement

Kaboul accuse les forces américaines d'avoir tué huit civils dans un bombardement

La présidence afghane a accusé mercredi les forces américaines d'avoir tué huit civils, une femme et sept enfants, dans un bombardement au nord de Kaboul, un incident qui risque de tendre encore davantage les relations entre Kaboul et Washington.

Le chef de l'État afghan Hamid Karzaï "condamne dans les termes les plus fermes le bombardement des forces aériennes américaines" survenu mercredi matin dans la province de Parwan "qui a entraîné la mort d'une femme et de sept enfants", a indiqué la présidence afghane dans communiqué.

Interrogée par l'AFP, la Force internationale de l'Otan en Afghanistan (Isaf) a reconnu de son côté avoir procédé à un "raid aérien" au cours d'une opération commune avec l'armée afghane contre des insurgés talibans, sans indiquer si cette frappe avait été à l'origine de la mort des civils.

La coalition ajoute toutefois être "au courant d'informations" selon lesquelles "deux" civils ont été tués "par accident".

"L'Isaf regrette toute victime civile et nous travaillons avec nos alliés afghans pour déterminer les circonstances précises de cet incident", poursuit l'Otan, qui indique qu'un soldat de la force internationale a été tué, ainsi que dix insurgés, dans les combats.

Selon la coalition, les affrontements ont eu lieu pendant que l'Otan et l'armée afghane effectuaient une opération visant à éliminer des positions insurgées dans le district de Siahgird, d'où sont déclenchées des attaques contre le gigantesque base de Bagram, sous contrôle américain.

Devant la résistance des rebelles, l'Otan a sollicité un "soutien aérien", explique l'Isaf.

Le gouverneur de la province, Basir Salangi, a indiqué qu'une roquette avait frappé une maison occupée par des civils, sans être en mesure de dire s'il s'agissait d'un tir de l'Otan ou des talibans.

Cet incident intervient au moment où les États-Unis tentent de convaincre M. Karzaï de signer au plus vite un accord de sécurité bilatéral (BSA) encadrant la présence de soldats américains en Afghanistan après le retrait des forces de l'Otan, à la fin de l'année.

Or, le président Karzaï refuse de signer ce traité avant l'élection présidentielle du 5 avril prochain, à laquelle il ne peut participer, la Constitution lui interdisant de briguer un troisième mandat.

Les Américains estiment qu'un tel délai ne leur laissera pas assez de temps pour préparer la mission militaire de l'après-2014, centrée sur la formation des forces afghanes et la neutralisation des menaces rebelles et de leurs alliés d'Al-Qaïda.

M. Karzaï a assorti de surcroît la conclusion du BSA de plusieurs conditions, à commencer par la fin des opérations contre les domiciles afghans.

"Le gouvernement afghan demande depuis des années qu'il soit mis un terme aux opérations réalisées dans les villages afghans, mais les Américains, en bombardant une fois encore une zone d'habitation et en tuant des civils, agissent à l'encontre des garanties fournies" par le président Barack Obama, accuse la présidence afghane dans son communiqué.

La signature du BSA permettrait aux forces afghanes de compter sur un soutien américain après le retrait des dizaines de milliers de soldats de l'Otan, qui fait craindre une flambée de violences en Afghanistan.

Chassés du pouvoir en 2001 par une coalition militaire internationale dirigée par les États-Unis, les talibans mènent depuis une insurrection meurtrière, que douze ans de guerre et les moyens militaires colossaux déployés par l'Otan n'ont pas réussi à mater.

eg-us/bds

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