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Fukushima: le gouvernement japonais approuve le plan de restructuration de Tepco

Fukushima: le gouvernement japonais approuve le plan de restructuration de Tepco

Le gouvernement japonais a approuvé mercredi un nouveau plan de restructuration de Tokyo Electric Power (Tepco), a annoncé cette compagnie d'électricité forcée à de nouvelles économies pour payer les conséquences de l'accident de Fukushima.

"Nous allons faire encore d'avantage d'efforts que jusqu'à présent", a promis le patron de Tepco, Naomi Hirose, lors d'une conférence de presse.

Ce plan avait été présenté en décembre au ministre de l'Industrie, Toshimitsu Motegi, par l'entreprise avec l'appui d'une instance d'aide financière.

Le schéma financier envisagé s'appuie sur l'option d'un redémarrage partiel des réacteurs nucléaires arrêtés d'une autre centrale de Tepco, Kashiwazaki-Kariwa, située sur la côte ouest du Japon.

Une remise en service de deux tranches en juillet prochain et de deux autres au printemps de l'année suivante (sur les 7 de ce complexe atomique) permettrait à la compagnie de faire d'importantes économies financières, ce qui rassurerait ses créanciers.

Toutefois, même si le gouvernement y est favorable, encore faudra-t-il obtenir la certification de sûreté de la part de l'autorité nucléaire indépendante ainsi que le feu vert des élus locaux.

De même, Tepco veut-elle réduire ses frais de carburant pour ses centrales thermiques en s'approvisionnant via une alliance avec d'autres compagnies afin de négocier de meilleurs tarifs, ont expliqué mercredi les dirigeants après avoir rencontré le ministre de l'Industrie. Une économie annuelle de 650 milliards de yens (4,6 milliards d'euros) est ainsi espérée.

Par ailleurs, un nouveau programme de départs anticipés touchant 2.000 personnes pour l'ensemble du groupe est prévu afin de réduire les charges fixes de l'entreprise. Des réductions de rétribution sont aussi envisagées pour une partie des salariés.

Ainsi, alors que la compagnie pensait précédemment réduire ses dépenses de 3.400 milliards de yens (24 milliards d'euros) en dix ans, elle estime à présent pouvoir monter à 4.800 milliards (34 milliards d'euros).

Tepco prévoit en outre de dégager des bénéfices au moins au cours des dix prochaines années budgétaires, celle en cours comprise.

Sur la base de ce plan de restructuration, Tepco pourrait recevoir de nouveaux prêts de 500 milliards de yens (3,5 milliards d'euros) de la part de 11 banques et autres organismes financiers, selon les médias.

La compagnie avait par ailleurs déposé fin décembre une demande d'aide financière supplémentaire de 999,5 milliards de yens (près de 7 milliards d'euros) auprès de l'Etat afin de dédommager les victimes.

Tepco justifie cette requête, via la structure spéciale de compensation financière, par la nécessité d'indemniser les personnes pour les pertes de biens, les préjudices moraux et autres dommages causés aux particuliers et entrepreneurs.

C'est la sixième fois que Tepco réclame une avance de fonds depuis le début de cette crise, sans compter l'argent injecté directement dans son capital par l'Etat qui est devenu son premier actionnaire. La précédente avance, de 666 milliards de yens (4,6 milliards d'euros), avait été sollicitée fin mai dernier.

Le montant total des fonds demandés pour l'indemnisation des victimes du désastre de Fukushima s'élève ainsi à 4.789 milliards de yens (plus de 33 milliards d'euros au cours actuel). Ces sommes sont censées être remboursées ultérieurement par Tepco.

"Nous indemniserons jusqu'à la dernière victime", a écrit mercredi Tepco, même si cela nécessite plus de fonds que prévu initialement.

Le plan comprend aussi les détails de la création à compter de 2016/2017 d'une entité spéciale pour le démantèlement de la centrale du nord-est Fukushima Daiichi, mise en péril par le tsunami du 11 mars 2011 et qui doit être intégralement démolie.

Des cadres vétérans de l'entreprise iront oeuvrer à Fukushima où est survenu le pire sinistre du secteur depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, entraînant des rejets massifs de radioactivité dans l'air, les sols et les eaux de la région.

Quelque 160.000 personnes ont quitté les alentours du complexe Fukushima Daiichi de gré ou de force depuis cette catastrophe et certaines ne pourront jamais revoir leur demeure située dans une zone devenue inhabitable.

kap/jh

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