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Alcool au volant: la Colombie veut montrer l'exemple en Amérique latine

Alcool au volant: la Colombie veut montrer l'exemple en Amérique latine

Une amende équivalent à près de 50 fois le salaire minimum : la Colombie entend montrer l'exemple dans en Amérique latine, mauvaise élève dans la lutte contre le fléau de l'alcool au volant.

Après une série d'accidents mortels l'an dernier, le Congrès colombien a profité de la période de Noël, traditionnellement bien arrosée, pour voter une législation de fer contre les chauffards ivres.

Autrefois fixée à 900 dollars (658 euros) et accompagnée de 20 heures de travaux d'intérêts généraux, l'amende peut désormais grimper, en fonction du taux d'alcoolémie, à 14.600 dollars (10.678 euros) dans ce pays où le salaire minimum s'établit à environ 320 dollars (234 euros) mensuels.

D'une manière générale, l'Amérique latine n'est pas vraiment réputée pour sa bonne conduite. Le taux de mortalité suite à des traumatismes liées à des accidents routiers a atteint 16,1 pour 100.000 habitants en 2012, selon un rapport de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), contre 10,3 en Europe, d'après l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou 5,8 en France métropolitaine.

Dans la région andine, où les routes sont mal entretenues, le parc automobile en mauvais état et les contrôles policiers rares, ce chiffre culmine à 22,1, tout comme dans les Caraïbes.

"Les deux facteurs de risques, qui représentent notre priorité numéro un, sont la conduite sous l'emprise de l'alcool et l'excès de vitesse", indique à l'AFP Eugenia Rodrigues, conseillère auprès de l'OPS pour la sécurité routière.

L'organisation internationale, qui recommande un taux d'alcoolémie limite d'un demi gramme par litre de sang, ne cesse d'inciter les pays latino-américains à multiplier les contrôles et à durcir les sanctions en la matière.

Le délégué en Colombie de l'OPS, Teofilo Monteiro, salue ainsi la nouvelle législation dans son pays, se disant certain de l'effet psychologique que vont avoir ces amendes astronomiques.

"Les gens vont faire très attention à ne pas se voir infliger une amende si élevée", estime-t-il, avant d'ajouter: "Ce qui est fondamental, c'est de faire des contrôles".

L'OPS a déjà cité en exemple le Brésil voisin pour sa loi dite "tolérance zéro", qui n'autorise qu'un taux de 0,05 gramme d'alcool et prévoit des amendes allant jusqu'à 830 dollars (607 euros) en cas de récidive.

Autre pays de la région ayant durci la législation, le Chili. Depuis mars 2012, le taux d'alcoolémie a été abaissé de 0,5 à 0,3 gramme. Un conducteur ivre se voit embastillé, mis à l'amende (pour un montant relativement faible, à partir de 80 dollars soit 58 euros), et son permis suspendu.

Dans les Caraïbes, le Panama prépare aussi une loi assortie de sanctions économiques sévères, à l'instar de la Colombie, avec des amendes d'un montant variant entre 1.500 et 12.000 dollars (1097 et 8.776 euros), la suspension du permis qui devient définitive en cas de quatrième récidive.

De leur côté, l'Uruguay a opté pour des travaux d'intérêt communautaire à l'encontre des conducteurs ivres, tandis que Cuba a décidé l'an dernier de suspendre leur permis pour une période de six mois à cinq ans.

Dans d'autres pays, comme le Venezuela ou le Paraguay, la législation peut sembler contraignante avec des amendes et des peines de prison, mais les associations y dénoncent la non-application des sanctions.

Un récent exemple a apporté de l'eau à leur moulin. Un représentant paraguayen au Mercosur, le marché commun sud américain, a été pris en délit de fuite au volant après avoir blessé grièvement un jeune homme en mai dernier. Depuis, son statut de parlementaire l'a protégé contre toute poursuite.

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