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Un clown trifluvien fait rire des enfants syriens

Un clown trifluvien fait rire des enfants syriens

Le Trifluvien Guillaume Vermette a pris part à une mission de Clowns sans frontières, pendant laquelle il a tenté de faire un peu oublier la guerre aux enfants dans un camp de réfugiés syriens.

Il s'est rendu en Jordanie avec le célèbre clown américain Patch Adams, qui a fondé l'organisme Clowns sans frontières, et 20 autres clowns.

Équipé de son casque d'aviateur, ses lunettes et son dentier, son personnage, le clown Yahoo, fait rigoler. Dans le camp de réfugiés, il n'y avait toutefois pas vraiment matière à rire.

« De tous les voyages humanitaires que j'ai faits, c'est celui où il y a le plus d'enfants qui ont figé au premier cas », ce souvient-il. « En premier lieu parce qu'ils ont perdu confiance en l'humanité, en l'homme. »

La guerre civile qui dure depuis près de trois ans en Syrie a tué plus de 100 000 personnes selon l'ONU, dont au moins 6500 enfants.

Un premier contact difficile

Le clown de 25 ans a trouvé difficile d'entrer en contact avec ces enfants, dont plusieurs ont perdu leurs parents dans le conflit. Il y est parvenu à force d'imagination. « Je donnais vie à un objet, par exemple en gonflant un gant de docteur et en lui mettant un nez rouge et mon chapeau d'aviateur. Puis je faisais prendre vie à ce "clown-ballon" pour faire rire les enfants. »

Guillaume Vermette admet que sa formation universitaire en psychologie lui a été aussi utile que sa formation en théâtre clownesque.

Il a constaté que beaucoup d'enfants avaient oublié comment sourire et jouer. Le contact avec des clowns leur a rendu un peu de leur enfance. « On n'est pas en train de sauver le monde ou de régler des problèmes de famine », convient-il, « mais on est capable d'aider des gens à regagner espoir et à se rappeler comment s'amuser, rire, aimer ».

« Il faut avoir une certaine carapace »

Guillaume Vermette revient transformé de ce séjour. « Il faut avoir une certaine carapace... Il faut en avoir vu d'autres, je pense, pour arriver dans un contexte de guerre. »

Dans le camp de réfugiés, il a entendu les histoires parfois difficiles de ceux qui ont traversé les horreurs de la guerre. Des mères lui ont même demandé de prendre leur enfant et de l'emmener au Canada.

« Pendant les animations, garder sa bonne humeur, c'est plutôt facile : ce que l'on partage avec les gens, c'est beau - et ils en ont besoin », convient-il. « Mais c'est après que ça peut se gâter. Quand on sort de notre personnage, que l'on se retrouve seul dans l'autobus... c'est souvent à ce moment-là que les clowns vont pleurer. »

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