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Syrie: la ville de Raqa reconquise par les jihadistes de l'EIIL

Syrie: la ville de Raqa reconquise par les jihadistes de l'EIIL

Les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont reconquis Raqa après de féroces combats contre des groupes rebelles rivaux pour le contrôle de ce chef-lieu du nord de la Syrie qui fut leur fief, a indiqué mardi une ONG.

"L'EIIL a pris totalement le contrôle de la ville de Raqa après des jours d'affrontements" a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales en Syrie.

L'EIIL, lié à al-Qaïda, fait face depuis le début du mois à une offensive de plusieurs coalitions de rebelles islamistes et modérés, qui ont retourné leurs armes contre cet ancien allié dans la lutte contre le régime syrien, dans les zones contrôlées par la rébellion dans le nord de la Syrie.

Raqa est le seul chef-lieu de province à échapper totalement au contrôle du régime de Bachar al-Assad, et ce fief de l'EIIL est attaqué par les rebelles depuis plus d'une semaine.

Une brigade loyale au Front al-Nosra, la branche officielle d'al-Qaïda en Syrie, a combattu l'EIIL à Raqa, en dépit du fait qu'al-Nosra a fait preuve de neutralité ailleurs en Syrie dans les affrontements entre rebelles et jihadistes.

Les rebelles ont lancé l'offensive le 3 janvier, excédés par les exactions attribuées à l'EIIL et sa volonté d'hégémonie dans les territoires contrôlés par la rébellion. Le groupe détient des centaines de personnes, militants, combattants de groupes rebelles rivaux ou journalistes y compris occidentaux.

L'Organisation mondiale de la Santé a déploré lundi que ces combats aient provoqué l'arrêt d'une campagne de vaccination contre la polio, lancée après la découverte de 17 cas l'année dernière.

Depuis le début de ces combats, l'EIIL a répliqué notamment en lançant des attentats suicides et attaques contre les rebelles rivaux.

Un attentat à la voiture piégée menée par des jihadistes a ainsi tué au moins huit rebelles syriens dans la nuit de lundi à mardi dans la province d'Idleb (nord-ouest), selon l'OSDH.

"Huit combattants de brigades rebelles, islamistes et autres, sont morts dans une énorme explosion provoquée par des combattants" de l'EIIL, visant un poste de contrôle rebelle près de Ram Hamdan, au nord-est de la ville d'Idleb, a annoncé mardi l'OSDH.

Les combats entre jihadistes et autres rebelles, majoritairement islamistes, ont fait près de 700 morts en dix jours, selon l'OSDH.

Lundi soir, le Front islamique, une coalition de brigades islamistes, a lancé un ultimatum: "Nous donnons à l'EIIL un délai de 24 heures maximum pour cesser ses exactions, libérer les prisonniers et remettre ses armes".

Faute de quoi, le Front promet de "régler le problème de la présence et des actions de l'EIIL de la même manière qu'avec le régime Assad".

D'autres groupes rebelles ont fixé des ultimatums similaires dans des régions où se déroulaient des combats entre les anciens alliés anti-Assad, mais l'EIIL les a ignorés.

Parallèlement, 18 personnes ont été tuées par un bombardement mené par les forces du régime contre le quartier de la Ghouta à Homs (centre), selon l'OSDH.

Depuis le début en mars 2011 d'une révolte contre M. Assad, les violences en Syrie ont fait plus de 130.000 morts selon l'OSDH, et des millions de réfugiés et de déplacés selon l'ONU.

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