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Soudan du Sud : les combats font rage, des centaines de civils morts noyés

Soudan du Sud : les combats font rage, des centaines de civils morts noyés

Les combats faisaient rage mardi dans plusieurs villes au Soudan du Sud, où plus de 200 civils fuyant le conflit sont morts noyés dans le naufrage de leur bateau.

Sur le front diplomatique, le gouvernement de Juba et la rébellion ont repris à Addis Abeba leurs pourparlers sur un cessez-le-feu.

Les rebelles ont mené mardi une nouvelle attaque pour tenter de reprendre la ville de Malakal, capitale de l'Etat pétrolier du Haut-Nil (nord-est).

La cité était la proie de "combats intenses", et des balles perdues ont fait plusieurs dizaines de blessés dans le vaste camp des Nations unies installé dans la ville, a annoncé un porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky. Les belligérants y utilisaient "des fusils d'assaut et des chars", selon lui.

"Il y a des combats dans et autour de Malakal", a précisé le chef des opérations humanitaires de l'ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer. Selon lui, le nombre de déplacés venus se réfugier dans la base onusienne locale a doublé, passant de 10.000 à 19.000 personnes.

Depuis la capitale éthiopienne Addis Abeba, un porte-parole des rebelles, Lul Ruai Kong, a affirmé que son camp avait pris le contrôle de la ville. L'armée n'a pas confirmé l'information.

Elle a en revanche fait état d'intenses combats au sud de Bor, capitale de l'Etat du Jonglei (est), au coeur des affrontements depuis leur début mi-décembre et contrôlée par les rebelles.

"Nous marchons vers Bor, il y eu de très intenses combats tard lundi", a dit M. Aguer.

Le porte-parole militaire a par ailleurs nié que les rebelles avaient pris le port de Mongalla (50 km au nord de la capitale Juba), sur la route de Bor.

"Nous sommes au nord de Mongalla, nous contrôlons complètement" la zone, a-t-il affirmé, confirmant en revanche des combats persistants à une vingtaine de kilomètres au sud de Juba.

Des civils qui fuyaient les combats à Malakal ont été victimes d'un naufrage, un des pires accidents survenus depuis le début du conflit.

"Nous avons entre 200 et 300 personnes (noyées), dont des femmes et des enfants (...) Le bateau était surchargé", a déclaré le porte-parole de l'armée sud-soudanaise, Philip Aguer. "Ils fuyaient les combats qui ont repris à Malakal".

Selon M. Aguer, l'accident est survenu mardi, alors que des médias locaux ont évoqué la nuit de dimanche à lundi.

Les combats sévissant au Soudan du Sud depuis le 15 décembre sur fond de rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet, ont, selon l'ONU, déjà fait "beaucoup plus" de 1.000 morts et quelque 400.000 déplacés. L'organisation International Crisis Group parle de plus de 10.000 morts.

Sur ces centaines de milliers de déplacés, 78.000 ont fui dans les pays alentour, majoritairement en Ouganda, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR).

Salva Kiir a accusé Riek Machar et ses alliés de tentative de coup d'Etat. Riek Machar nie, reprochant à Salva Kiir de vouloir simplement éliminer ses rivaux.

A Addis Abeba, la communauté internationale continuait mardi de faire pression sur le gouvernement et la rébellion pour qu'ils s'entendent sur une trève.

Lors d'une conférence de presse commune lundi soir, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, en visite officielle, et son homologue éthiopien Hailemariam Desalegn, mobilisés pour "stabiliser la situation au Soudan du Sud", ont appelé les belligérants à un cessez-le-feu rapide.

Les pourparlers entre les deux camps ont repris, après avoir été interrompus lundi car les délégations refusaient de discuter dans la boîte de nuit de l'hôtel Sheraton, où elles avaient été reléguées pour faire de la place à la délégation japonaise.

Le secrétaire général adjoint de l'ONU aux droits de l'Homme, Ivan Simonovic, devait effectuer à partir de mardi une mission de quatre jours pour évaluer la situation humanitaire dans le pays.

La Haut commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay, a déjà fait part de sa préoccupation alors que se multiplient les informations sur des massacres, viols, meurtres à caractère ethnique perpétrés dans le pays par les deux parties. Des agences humanitaires ont aussi été victimes de pillages.

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