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Mexique : les milices d'autodéfense divisées face aux appels du gouvernement

Mexique : les milices d'autodéfense divisées face aux appels du gouvernement

Les milices d'autodéfense de l'Etat mexicain du Michoacan (ouest), engagées dans un conflit armé avec un cartel local de la drogue, étaient divisées mardi face à l'appel du gouvernement fédéral à cesser leurs offensives.

Dimanche soir, ces milices ont pris le contrôle de la localité de Nueva Italia, auparavant sous le joug du cartel des Chevaliers Templiers, après des affrontements armés ayant fait au moins deux blessés. Leur objectif affiché est de déloger ce groupe criminel aux allures de secte religieuse de son fief d'Apatzingan, une ville de 130.000 habitants.

Souvent accusé de passivité face à ces milices apparues début 2013 dans le Michoacan et l'Etat voisin du Guerrero, le gouvernement les a appelées lundi à déposer les armes.

Après une réunion lundi avec les autorités locales, le ministre mexicain de l'Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong, a demandé à ces milices de cesser leur offensive armée, assurant que "la sécurité de leurs communautés est entièrement à la charge des institutions".

Il a annoncé l'envoi immédiat sur place de troupes fédérales supplémentaires et averti qu'il "n'y aurait pas de tolérance pour les personnes surprises en possession d'armes" interdites.

Lundi soir, le chef du Conseil d'autodéfense du Michoacan José Manuel Mireles, a indiqué dans des déclarations retransmises par Televisa qu'il accueillait "favorablement" l'arrivée de troupes supplémentaires dans la région. Affirmant s'exprimer "au nom de tous les coordinateurs" du mouvement armé, ce médecin de 55 ans a assuré qu'il se conformerait aux instructions du ministre et du gouverneur du Michoacan Fausto Vallejo.

Mais, de son côté, l'autre figure la plus en vue de ce mouvement, Hipolito Mora, chef des milices d'autodéfense de La Ruana - berceau des troupes d'autodéfense -, a affirmé à l'AFP qu'il continuerait à lutter contre les Templiers.

Son compagnon Estanislao Beltran, qui contrôle Nueva Italia avec ses hommes, a également affirmé ne "pas pouvoir rendre les armes alors même que (les autorités) n'ont même pas capturé un des chefs" du cartel des Chevaliers templiers.

M. Beltran a même assuré que des militaires avaient tenté de désarmer ses troupes lundi, provoquant un échange de coups de feu ayant selon lui fait deux morts. Mais cette information a été immédiatement démentie par un porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Les groupes d'autodéfense se sont multipliés, souvent à l'initiative de civils exaspérés par l'incapacité des autorités à les protéger contre les Chevaliers Templiers.

Selon ces groupes d'autodéfense, le cartel se livre impunément depuis des années à des activités criminelles allant, outre le trafic de drogue, jusqu'au racket et aux enlèvements, sans que les opérations fédérales successives y changent rien. Le Michoacan était déjà l'État où le précédent président, Felipe Calderon (2006-2012) avait pour la première fois envoyé l'armée contre les trafiquants de drogue, en décembre 2006.

Après les premiers affrontements entre organisations criminelles et milices, le gouvernement d'Enrique Peña Nieto a envoyé en mai d'importants renforts militaires et policiers dans la région, en tant que force de dissuasion. Cela n'a pas empêché la prise de contrôle d'une vingtaine de municipalités par les milices armées, qui entendent s'emparer des 113 municipalités du Michoacan.

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