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Meurtre d'un journaliste : la Serbie arrête deux ex-responsables du renseignement

Meurtre d'un journaliste : la Serbie arrête deux ex-responsables du renseignement

Les autorités serbes ont arrêté mardi deux anciens responsables du renseignement soupçonnés d'avoir participé en 1999 à l'assassinat d'un journaliste, Slavko Curuvija, ferme opposant à l'ex-homme fort de Serbie, Slobodan Milosevic, a-t-on appris de source policière.

"Anciens hauts responsables des Services du renseignement de l'Etat, Ratko Romic et Milan Radonjic ont été arrêtés", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police locale.

Les deux hommes "sont soupçonnés d'avoir organisé et mis en oeuvre l'assassinat de Curuvija, ensemble avec Radomir Markovic et Miroslav Kurak", a déclaré le procureur spécial chargé du crime organisé, Miljko Radisavljevic, au cours d'une conférence de presse.

Radomir Markovic était le chef des services secrets serbes à l'époque où la Serbie était dirigée par Slobodan Milosevic. Il purge actuellement une peine de 40 ans de prison pour tentative d'assassinat d'un dirigeant de l'opposition en 1999.

Kurak, également un ancien agent secret, qui n'a pas été arrêté, est soupçonné d'avoir exécuté le journaliste, a dit le procureur.

Slavko Curuvija - qui dirigeait deux publications indépendantes à l'époque, Dnevni Telegraf et Evropljanin -, a été tué par balle en avril 1999 dans le centre de Belgrade.

Cet assassinat a eu lieu au moment où l'Otan procédait à une campagne de bombardements sur la Serbie pour contraindre Slobodan Milosevic à lâcher prise sur le Kosovo, qui a finalement proclamé son indépendance en 2008.

"Markovic est soupçonné d'avoir ordonné l'assassinat, mais il reste à voir si nous allons arriver à un commanditaire à un plus haut niveau", a dit M. Radisavljevic, qui faisait allusion à des conjectures sur une implication de Slobodan Milosevic ou de son épouse à l'époque Mira Markovic.

Slobodan Milosevic, mort en 2006, qui a été à la tête de la Serbie et de l'ex-Yougoslavie pendant les guerres dans les Balkans des années 1990, était connu pour son emprise sur les médias et les pressions sur les journalistes indépendants.

Me Radisavljevic a expliqué que l'enquête avait avancé grâce au témoignage de Milorad Ulemek dit Legija, ancien chef d'une unité d'élite des services de renseignement.

Cerveau de l'assassinat en 2003 de l'ancien Premier ministre serbe Zoran Djindjic et, en 2000, de celui d'un ancien président serbe, Ivan Stambolic, Milorad Ulemek purge deux peines de 40 ans de prison.

"Il a fait un témoignage très détaillé sur l'événement. Il n'a rien réclamé ni obtenu en contrepartie", a assuré le procureur, ajoutant que l'enquête serait achevée dans "un ou deux mois".

Le très puissant vice-Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, qui avait été ministre de l'Information de Slobodan Milosevic au moment du meurtre, a dit que deux autres témoins avaient confirmé le témoignage de Milorad Ulemek, mais il a refusé de répondre à une question sur son propre rôle à l'époque.

ks/rus/bds

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