Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'opposition hongroise fait liste commune pour défier Orban aux législatives

L'opposition hongroise fait liste commune pour défier Orban aux législatives

L'opposition hongroise de centre-gauche partira unie aux élections législatives du printemps, espérant ainsi augmenter ses chances dans la rude bataille qui se profile face au Premier ministre conservateur Viktor Orban, donné largement favori.

Mardi, les principales forces de l'opposition ont conclu un accord qui débouchera sur une liste commune menée par le dirigeant socialiste Attila Mesterhazy.

Cette union longue à se dessiner comprend les socialistes (MSZP), le parti Ensemble 2014 (E14) de l'ancien Premier ministre technocrate Gordon Bajnai (2009-2010), et le parti Coalition démocratique (DKP) de l'ancien chef de gouvernement socialiste Ferenc Gyurcsany (2004-2009).

"Les électeurs savent désormais pour qui voter s'ils veulent un changement de gouvernement", s'est félicité Attila Mesterhazy, qui avait déjà mené la campagne électorale des socialistes en 2010. Il avait réuni à l'époque près de 20% des suffrages.

Pour le politologue Gabor Török, cette union contre Viktor Orban marque "le début d'une nouvelle phase", dans laquelle les opposants vont "enfin concentrer leurs attaques sur le gouvernement, plutôt que se combattre entre eux".

Le défi est de taille, alors que le chef du camp conservateur peut se targuer d'une amélioration du contexte économique depuis plusieurs mois.

La Hongrie est en effet sortie de la récession début 2013 et a enregistré depuis trois trimestres consécutifs de croissance du PIB. Ses exportations repartent, notamment grâce à son secteur automobile, et l'inflation reste à un niveau extrêmement bas (0,9% sur un an en novembre).

"Grâce à une conjoncture européenne favorable, le gouvernement peut mettre en avant la croissance économique, même si la grande majorité de la population n'en ressent pas encore les effets", explique à l'AFP Robert Laszlo, analyste auprès de l'institut d'analyse Political Capital.

Les deux baisses des prix de l'énergie imposées par le gouvernement aux entreprises du secteur, de 10% au 1er janvier 2013 et à nouveau de 10% au 1er novembre 2013, vues par les détracteurs de Viktor Orban comme des cadeaux électoraux, compliquent encore la tâche de l'opposition.

Le gouvernement envisage une troisième diminution des prix de l'énergie avant l'élection attendue en avril ou en mai. Il compte bien, selon Robert Laszlo, faire de ces baisses l'arme majeure de sa campagne.

Pour l'analyste, le centre-gauche devra "ignorer ce sujet", et d'abord concentrer ses attaques sur "la corruption, la démocratie et les problèmes constitutionnels".

Avec sa majorité des deux tiers au parlement, le parti Fidesz de Viktor Orban a fait passer depuis 2010 de nombreuses réformes jugées liberticides par ses détracteurs, notamment dans le domaine des médias, de la justice et des droits fondamentaux, sans oublier la nouvelle Constitution adoptée début 2012. L'Union européenne avait d'ailleurs rappelé la Hongrie à l'ordre à plusieurs reprises.

L'opposition pourrait aussi, selon M. Laszlo, attaquer efficacement le Fidesz sur "la nationalisation des caisses de retraites privées", ou sur la réforme à la hussarde -et très controversée- qui a réduit de 90% le nombre de bureaux de tabac.

Au pouvoir depuis 2010, Viktor Orban a modifié le système électoral hongrois, supprimant le deuxième tour du scrutin, poussant l'opposition à s'unir pour des raisons de tactique électorale.

Plusieurs élections partielles ont montré qu'une opposition réunie autour d'un seul candidat pouvait se rapprocher des scores du Fidesz, et dans certains cas même battre son candidat.

Les dernières enquêtes d'opinion, qui datent de décembre, font du Fidesz le grand favori des prochaines élections, avec 47% à 52% des intentions de vote.

Les socialistes (16-26%), E14 (4-7%) et DKP (4-7%) devront également compter avec une extrême-droite créditée de 12% à 14% des suffrages.

mg/tba/cs/mr

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.