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Le ministre israélien de la Défense s'excuse auprès du secrétaire d'État américain

Le ministre israélien de la Défense s'excuse auprès du secrétaire d'État américain

Moshe Yaalon, ministre israélien de la Défense, a présenté des excuses mardi à John Kerry après la publication de propos dénigrant les efforts de paix du secrétaire d'État américain.

Il n'a pas nié avoir tenu les propos en question, publiés à la « une » du Yedioth Ahronoth, quotidien le plus vendu en Israël, qui lui ont valu une vive réaction de la part des États-Unis tout en aggravant les discussions bilatérales au sujet des colonies juives de Cisjordanie.

Rappelé à l'ordre par le premier ministre Benyamin Nétanyahou, Moshe Yaalon est sorti de son silence dans la soirée pour faire amende honorable.

Après un premier communiqué prudent, dans lequel il dit voir en Washington un allié de la plus haute importance, le ministre en a diffusé un second pour louer l'action de John Kerry en faveur du processus de paix israélo-palestinien.

« Israël et les États-Unis partagent l'objectif de faire avancer les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens menées par le secrétaire Kerry », dit-il en hébreu et en anglais.

« Le ministre de la Défense n'avait en aucune façon l'intention d'offenser le secrétaire et il s'excuse si le secrétaire a été offensé par les propos attribués au ministre. »

L'article du Yedioth Ahronoth a été publié quelques jours après la dixième visite de John Kerry dans la région depuis son arrivée à la tête du département d'État, il y a un an. Le chef de la diplomatie américaine a obtenu en juillet la reprise d'un dialogue israélo-palestinien gelé depuis trois ans.

« John Kerry, qui est venu nous voir plein de détermination et qui fait preuve d'une obsession incompréhensible et d'un sentiment messianique, n'a rien à m'apprendre sur le conflit avec les Palestiniens », a notamment déclaré Moshe Yaalon lors de conversations privées, selon le quotidien Yedioth Ahronoth.

« La seule chose qui peut nous sauver, c'est que Kerry obtienne le prix Nobel de la paix et nous laisse tranquilles », a résumé Moshe Yaalon, toujours selon Yedioth Ahronoth.

Scepticisme

Washington a jugé ces propos « offensants. »

« S'interroger sur les motivations du secrétaire d'État Kerry et déformer ses propositions, c'est quelque chose que nous n'attendions pas de la part du ministre de la Défense d'un proche allié », a déclaré Jay Carney, porte-parole de la Maison-Blanche.

« Les propos du ministre de la Défense, s'ils sont exacts, sont offensants et inappropriés, étant donné, en particulier, tout ce que font les États-Unis pour soutenir les besoins d'Israël en matière de sécurité », a estimé la porte-parole du département d'État, Jen Psaki.

« Le secrétaire d'État Kerry et son équipe travaillent 24 heures sur 24 pour favoriser l'avènement d'une paix solide pour Israël, car le secrétaire d'État s'intéresse de près à l'avenir d'Israël », a-t-elle ajouté.

Moshe Yaalon appartient à l'aile dure du Likoud, le parti du premier ministre Benyamin Nétanyahou. Il a dirigé l'armée israélienne jusqu'au retrait unilatéral de la bande de Gaza en 2005, une décision d'Ariel Sharon à laquelle il était opposé.

L'article a été publié quelques heures après le départ d'Israël du vice-président américain, Joe Biden, venu assister lundi aux funérailles de l'ancien premier ministre Ariel Sharon et qui s'est entretenu avec Benyamin Nétanyahou.

Ce dernier, déjà en froid avec Washington sur la question des colonies de peuplement, s'est employé à éviter une crise avec le plus proche allié d'Israël. « Même lorsque nous avons des désaccords avec les États-Unis, ils concernent toujours les questions en débat, et ne sont pas d'ordre personnel », a-t-il dit au parlement.

Le secrétaire d'État américain a multiplié ces derniers mois les navettes entre Israéliens et Palestiniens pour tenter de maintenir en vie des pourparlers de paix péniblement relancés l'été dernier sous son impulsion, après trois ans de hiatus.

Les deux camps ont affiché publiquement leur scepticisme sur la possibilité de parvenir à un accord dans le délai de neuf mois fixé par Washington.

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