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Centrafrique: à la recherche d'un nouveau président de transition, élection envisagée samedi

Centrafrique: à la recherche d'un nouveau président de transition, élection envisagée samedi

Pressé par une situation toujours explosive en Centrafrique, le parlement provisoire a ouvert mardi une session spéciale pour élire un nouveau président de transition capable de ramener un semblant d'autorité et d'Etat, élection qui pourrait se tenir dès samedi.

Quatre jours après la démission du président Michel Djotodia, orchestrée par la communauté internationale ulcérée par son incapacité à juguler la crise, le Conseil national de Transition (CNT, parlement provisoire), a lancé mardi le processus destiné à trouver un homme "incarnant la paix et la réconciliation nationale".

La présidente du CNT, Léa Koyassoum Doumta, a solennellement ouvert la session en exhortant les quelque 135 membres du CNT "à éviter de faire des choix partisans ou communautaristes", et à entendre "les populations qui souffrent dans leur chair et dans leurs os".

Selon une source du bureau national du CNT, qui s'est réuni à la suite de la session inaugurale, l'agenda retenu --mais qui doit encore être validé en plénière-- est un dépôt des candidatures jeudi et une élection programmée samedi.

Le président centrafricain par intérim Alexandre-Ferdinand Nguendet, qui a succédé à Djotodia et semblait ces derniers jours dans les starting-block, ne présentera pas sa candidature, a d'ailleurs indiqué mardi son entourage, ce qui a été confirmé par une source diplomatique occidentale.

Le CNT a 15 jours au maximum pour élire le successeur de M. Djotodia, mais "il faut aller vite et je souhaite personnellement que l'élection se tienne dès samedi", a déclaré à l'AFP Mme Koyassoum Doumta à l'issue de la séance inaugurale.

"Il nous faut un homme neutre, qui ne soit pas marqué par sa proximité avec les anti-balaka (milices chrétiennes) ou les Séléka (ex-rebelles musulmans qui avaient porté Michel Djotodia au pouvoir en mars 2013)", résumait Edgar Mbaïkoua, un membre du CNT se présentant comme "indépendant", lors du cocktail organisé ensuite au sous-sol de l'immense bâtiment de l'Assemblée nationale.

"Il faut rapidement la mise en place d'un exécutif qui bosse, avec des gens compétents sur les ministères régaliens" pour faire repartir le pays, selon une source occidentale.

Situation encore très instable

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A Paris, le président François Hollande a affirmé que la France, impliquée militairement en Centrafrique avec 1600 hommes, "aidait" mais "ne se substituait pas" aux Africains pour trouver une solution au conflit.

"Nous n'avons pas vocation à choisir les dirigeants de la Centrafrique", a-t-il dit, tout en reconnaissant que "tout n'est pas réglé", un mois après le début de l'opération française Sangaris pour tenter de stabiliser le pays.

Dans son discours inaugural devant les parlementaires, les ambassadeurs et représentants d'institutions internationales, Mme Koyassoum Doumta avait rappelé l'état de déliquescence du pays, où des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et où les services publics sont "quasi-inexistants".

Les déplacés qui ont fui leurs domiciles en décembre par peur n'ont pas repris le chemin de la maison pour le moment. Au camp de déplacés de l'aéroport, où s'entassent 100.000 personnes, il n'y a "pas de retour massif", a indiqué mardi Médecins sans frontières.

"Les gens restent très prudents, ils sont conscients que la situation est toujours volatile", selon un responsable de l'organisation.

A Bangui, les signes de retour à la normale se multipliaient cependant. Mardi, après une nuit très calme - comme la précédente - selon des habitants, des véhicules de la gendarmerie centrafricaine ont patrouillé la ville, une première depuis des semaines et nouvel indice d'une progressive stabilisation de la capitale.

Mais la situation reste très instable, a prévenu à Genève le bureau du Haut Commissaire aux Droits de l'Homme de l'ONU. Et des incidents, meurtres, pillages ou incendies de maison sont régulièrement signalés en province par des ONG et des témoins.

Le président par intérim Alexandre-Ferdinand Nguendet, qui multiplie les visites de terrain depuis lundi, a répété une nouvelle fois que "l'anarchie était terminée" à Bangui, toujours massivement quadrillée par les soldats français de l'opération Sangaris et ceux de la force africaine (Misca).

Selon le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, les effectifs de cette force ont atteint 4.400 hommes.

Des avions militaires américains vont transporter "dans les prochains jours" un contingent de militaires rwandais en Centrafrique dans le cadre de cette mission, a affirmé par ailleurs à l'AFP un porte-parole du Pentagone.

Le représentant spécial de l'ONU à Bangui, Babacar Gaye, s'est dit optimiste sur une issue rapide de la crise politique. Mais, a-t-il ajouté, "la haine est toujours présente" entre musulmans et chrétiens et la priorité du nouveau gouvernement sera "d'amorcer la réconciliation entre les communautés".

cf-bur/cl/jmc

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