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Cambodge: les leaders de l'opposition interrogés par la justice

Cambodge: les leaders de l'opposition interrogés par la justice

Les leaders de l'opposition cambodgienne ont été interrogés par la justice mardi après des manifestations contre le Premier ministre Hun Sen, une affaire qu'ils ont jugée politique.

Les procureurs du tribunal municipal de Phnom Penh ont mis sur la sellette pendant plusieurs heures le chef du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP) et son adjoint Kem Sokha après des troubles ayant conduit à une répression meurtrière de la police contre un mouvement d'ouvriers du textile en grève.

Aucune charge n'a été retenue contre eux.

"Le problème est politique. Aussi longtemps qu'il n'y a pas de solution politique, il y aura une question judiciaire en suspens", a commenté l'opposant Sam Rainsy lors d'une conférence de presse à l'issue de cet interrogatoire à huis-clos.

Quelques milliers de partisans de l'opposition s'étaient rassemblés devant le tribunal pour soutenir leurs dirigeants qui ont assuré à la foule qu'ils continueraient leur lutte pour obtenir justice après les élections de juillet marquées selon eux par des fraudes massives.

L'opposition a rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Phnom Penh ces derniers mois pour réclamer le départ de Hun Sen, au pouvoir depuis près de trente ans, et de nouvelles élections.

Mais l'homme fort du Cambodge, qui a promis de rester au pouvoir encore au moins dix ans, a répété mardi qu'il ne démissionnerait pas et a appelé le CNRP à attendre le prochain scrutin dans cinq ans.

"Démissionner ? Jamais. Ce sera dans longtemps", a-t-il déclaré lors d'un discours à la radio.

Selon les résultats officiels, le Parti du peuple cambodgien (CPP) au pouvoir a, malgré son plus mauvais score depuis 1998, remporté 68 sièges aux législatives du 28 juillet, contre 55 au CNRP.

Mais l'opposition a revendiqué la victoire, dénonçant un "coup d'Etat constitutionnel" et ses députés boycottent l'Assemblée nationale depuis l'ouverture de la législature en septembre.

Hun Sen fait face à une fronde grandissante de l'opposition mais aussi des ouvriers du secteur textile, crucial pour l'économie du pays, qui réclament de meilleurs salaires.

Début janvier, les forces de l'ordre avaient ouvert le feu sur des ouvriers du textile, faisant trois morts selon la police, cinq selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.

Le lendemain, les autorités interdisaient tout rassemblement à Phnom Penh, dispersant des partisans du CNRP qui campaient dans un parc de la capitale depuis des semaines, et convoquaient les deux leaders pour interrogatoire.

suy/dr/abd/phv

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