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Afrique du Sud: appel au calme après la mort de deux manifestants tués par la police

Afrique du Sud: appel au calme après la mort de deux manifestants tués par la police

Le gouvernement sud-africain a lancé un appel au calme mardi au lendemain d'une manifestation contre l'absence d'eau courante, au cours de laquelle au moins deux personnes ont été abattues par la police près de Pretoria, selon les premiers éléments de l'enquête.

Des sources syndicales ont affirmé mardi que "quatre personnes étaient mortes et d'autres ont été hospitalisées lors de cette fusillade policière lundi dans les townships de Mothutlung et Damonsville", dans un communiqué d'une section du Cosatu, la confédération des syndicats africains.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la police, Sabata Mokgwabone, a démenti, affirmant qu'à sa connaissance il n'y avait que deux morts.

Le ministre de la Police Nathi Mthethwa a appelé "au calme et au respect de la loi", alors que la police des polices (IPID) a été dépêchée sur place, de même que la ministre-ajointe de la Police Makohotso Sotyu qui devait se rendre auprès des familles.

"Nous appelons le public à permettre à l'IPID de mener son enquête et à lui fournir toute information ou preuve afin que l'on puisse déterminer qui a fait quoi et pourquoi. Nous tenons à assurer que tout agent reconnu coupable sera sanctionné", a ajouté M. Mthethwa.

La manifestation a eu lieu dans deux lotissements (ou townships) de Brits, Mothotlung et Damonsville en bordure du bassin minier de Rustenburg, rendu tristement célèbre par la tuerie de Marikana quand la police avait abattu 34 mineurs en grève le 16 août 2012.

Aucun agent n'a été sanctionné pour pour le moment pour cette tuerie, la pire depuis la fin de l'apartheid, mais une enquête est toujours en cours.

Malgré près de 20 ans de gouvernement de l'ANC, la frustration sociale qui persiste génère quotidiennement des manifestations d'habitants contre la défaillance des services publics de base, en moyenne cinq par jour dans tout le pays, mais le bilan est cette fois encore extrêmement lourd.

Dans son communiqué, le ministre de la Police a rappelé que si la Constitution garantit le droit de manifester, "cela n'autorise pas à se montrer violents, à détruire des propriétés, attaquer la police ou intimider d'autres personnes".

Un avis de coupure d'eau avait été diffusé aux riverains le vendredi mais selon les médias locaux, la pénurie d'eau dure depuis des mois, liée à la vétusté du réseau.

Le mouvement des jeunes de l'ANC a condamné l'acte "barbare" de la police, "qui continue de fonctionner avec une mentalité remontant à l'apartheid lorsqu'il s'agit de maintien de l'ordre public et d'affaires de police générale".

"Quelque chose ne tourne vraiment pas rond" au sein de la police, ont accusé les jeunes de l'ANC.

L'Alliance démocratique, le principal parti d'opposition, a formulé des critiques similaires, demandant au président sud-africain Jacob Zuma d'ouvrir une enquête judiciaire globale sur les violences policières dans le pays.

clr/cpb/mba/de

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