Pourquoi il faut regarder «True Detective», la nouvelle série de HBO (VIDÉO)

Deux policiers partent à la poursuite d'un tueur en série dans la moiteur de la Louisiane et au péril de leurs vies physiques et privées. Vous avez déjà lu ce pitch 20 fois? Pas grave, True Detective, la nouvelle série phare de la chaîne référence HBO, n'est pas la pour vous surprendre.

Elle risque par contre de vous séduire par son magnétisme chirurgical. Woody Harrelson et Matthew McConaughey - tout juste auréolé d'un Golden Globe du meilleur acteur dans un drame (Dallas Buyers Club) - forment l'attelage ronflant que conduit le jeune réalisateur Cary Fukunaga.

La bande-annonce de True Detective:

Ici, pas de courses poursuites, peu de fusillades et encore moins de "cliffhanger", mais une enquête âpre et crue dont le sillon creusé par les flashbacks des deux détectives offre un mysticisme propre aux séries cultes. Voici 4 raisons de suivre la première saison:

1. Parce que c'est un duo de flics unique

Encore plus caustique que le duo McNulty-Moreland dans The Wire, plus sexy que le duo Linden-Holder de The Killing, la paire formée par Rustin Cohle (McConaughey) et Martin Hart (Harrelson) est une des plus charismatiques offertes par la télévision.

Les deux acteurs sont de vieux potes. Ils ont plusieurs fois partagés l'affiche au cinéma. Cette complicité qui transpire entre les enquêteurs dans les premières scènes de la série se transforme en rapport de force entre deux bêtes blessées. McConaughey héroïque dans ses derniers rôles au cinéma (Dallas Buyers Club, The Wolf of Wall Street ou Mud) explique:

" C'est la première fois que nous travaillons ensemble sur un projet et qu'il y a une vraie opposition. Notre amitié repose sur cet antagonisme. On a beaucoup travaillé pour savoir comment mettre nos personnages d'accord sans que cela sonne faux."

2. Parce qu'elle est réalisée par Cary Fukanaga

Le nom est moins connu que celui de Jane Campion, réalisatrice de la série Arte Top of the Lake et nommée récemment présidente du jury cannois, mais le jeune cinéaste mexico-américano-japonais, est un des plus talentueux de sa génération.

Son premier film, Sin Nombre, révélation à Sundance sorti en 2009, retrace la lente et dangereuse migration d'un membre de gang et d'une jeune hondurienne vers les États-Unis. Il enchaîne ensuite avec une adaptation aboutie de Jane Eyre avec Mia Wasikowska.

Ce choix paraît d'autant plus adapté que la série prend son temps et convient parfaitement au style du réalisateur. Construction hybride entre un long métrage et des épisodes qui tiennent en haleine. "C'est comme élaborer un très long film mais avec beaucoup plus d'informations", expliquait le réalisateur à Salon. "On a cherché à combiner ce qui se fait de mieux en matière de film indépendant et de télévision."

3. Parce qu'il faut toujours faire confiance à HBO

D'accord, la chaîne américaine a révolutionné le format de la série à la télévision. D'accord, avec Game of Thrones, elle a une formidable locomotive qui lui permet d'accrocher des spectateurs. D'accord, avec la fin annoncée de Boardwalk Empire, le système HBO commence aussi à s’essouffler.

Peut-être que True Detective - moins de faste mais plus de talent - répond à ce renouvellement imposé par la concurrence (Netflix en tête). En épousant le format d'American Horror Story, série de Ryan Murphy diffusée par FX - HBO prouve aussi qu'elle sait s'adapter.

4. Parce que la Louisiane, c'est beau

Il y a des séries qu'on associe volontiers à une ville, Baltimore pour The Wire, la Nouvelle-Orléans pour Treme, Cassis pour Plus belle la vie. Dans True Detective, le réalisateur Cary Fukunaga s'installe en Louisiane, contrée hostile à l'atmosphère moite.

Une région parfois éprouvante mise en valeur par l'écrivain Nic Pizzolatto, créateur de la série et auteur de Galveston, lauréat 2011 du Prix du Premier Roman étranger décerné par l’Académie Française.

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