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Syrie: Etats-Unis et Russie mettent la dernière main à la préparation de Genève 2

Syrie: Etats-Unis et Russie mettent la dernière main à la préparation de Genève 2

Les Etats-Unis et la Russie mettaient lundi à Paris la dernière main à la préparation de la conférence de paix sur la Syrie prévue en Suisse à partir du 22 janvier, avec parmi les éléments clés de la discussion, le rôle de l'Iran, proche allié de Damas.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry devait s'entretenir tôt dans la matinée avec son homologue russe Sergueï Lavrov, au lendemain d'une réunion du groupe des onze pays qui soutiennent la Coalition de l'opposition modérée. Ils l'ont exhortée à participer à des négociations de paix à Montreux puis à Genève mais cette dernière a remis sa décision au 17 janvier.

Les deux responsables devaient se réunir ensuite avec le représentant spécial des Nations unies pour la Syrie, Lakhdar Brahimi.

L'Iran, dont le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif est attendu prochainement en Syrie, a assuré dimanche être prêt à participer aux négociations en Suisse, mais "sans conditions préalables". Téhéran n'a toutefois pas été officiellement invité.

"Comme je l'ai dit à maintes reprises, je saluerai toute initiative que l'Iran souhaiterait prendre pour tenter de résoudre la crise en Syrie, à commencer par accepter le communiqué de Genève", adopté en juin 2012, qui prévoit la formation d'un gouvernement de transition, a déclaré dimanche John Kerry.

Alors que les Etats-Unis ont fait part de leur optimisme sur la tenue de la conférence de paix, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est montré lundi plus prudent. "Nous souhaitons que Genève 2 ait lieu mais la décision n'est pas acquise encore", a-t-il dit au groupe de médias BFM-RMC. La décision "n'est pas acquise car Bachar et les terroristes font le maximum pour que la conférence n'ait pas lieu", a-t-il ajouté.

L'objectif de Genève 2 est de confirmer la teneur d'un accord obtenu entre les grandes puissances à Genève en juin 2012 et qui prévoit l'établissement d'un gouvernement de transition doté de tous les pouvoirs exécutifs. "C'est-à-dire un autre régime", a explicité Laurent Fabius.

Dimanche, les ministres des Affaires étrangères des onze Amis de la Syrie (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, France, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Egypte, Jordanie, États-Unis, Turquie) avaient tenté de chasser les doutes de l'opposition, notamment sur le départ du pouvoir du président Bachar al-Assad.

"A titre personnel, je suis confiant dans le fait que l'opposition syrienne viendra à Genève", a déclaré à la presse le chef de la diplomatie américaine. "C'est un test de crédibilité pour tout le monde. Je compte sur les deux parties pour venir ensemble" à Genève, à partir du 22 janvier, a-t-il poursuivi, déclarant qu'il n'y avait "pas de solution militaire en Syrie".

Ahmad Jarba, président de la Coalition, a fait état de son côté dans une brève déclaration des "inquiétudes", "doutes" et "craintes" de l'opposition puis relevé avec satisfaction la position commune des Onze pour dire que le départ du pouvoir de Bachar al-Assad était "inéluctable".

"Une fois le gouvernement de transition établi et doté du contrôle sur toutes les institutions gouvernementales (...), Assad et ses proches collaborateurs ayant du sang sur les mains ne joueront plus aucun rôle en Syrie", affirme la déclaration finale adoptée dimanche par les Amis de la Syrie.

Alors que la Coalition exige, avant le début des négociations, l'arrêt du recours aux armes lourdes par le régime et la mise en place de couloirs humanitaires, la déclaration finale affirme qu'"au cours des négociations, toutes les parties doivent mettre fin à l'utilisation d'armes lourdes et mettre en oeuvre des pauses humanitaires".

Les Onze apportent également leur soutien au combat que mènent les "forces démocratiques" contre les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). "Les groupes extrémistes font le jeu du régime et ternissent l'image des forces de l'opposition syrienne démocratiques et légitimes en les privant de soutien local et international", affirment-ils.

L'opposition armée se bat depuis une semaine contre ses ex-frères d'armes de l'EIIL, accusés d'exactions. Ce conflit interne a fait en huit jours plus de 700 morts et des centaines de disparus dans le nord de la Syrie.

De son côté, le régime syrien répète que Damas n'ira pas à Genève "pour remettre le pouvoir à qui que ce soit ni faire de transactions avec qui que soit", et qu'il revient à Bachar al-Assad de mener la transition, en cas d'accord en Suisse.

Plus de 130.000 personnes, dont plus de 7.000 enfants, ont été tuées dans les combats entre rebelles et régime depuis mars 2011, qui ont provoqué l'exode de millions de déplacés et de 2,4 millions de réfugiés.

cr-nr/thm/prh/alc/abk

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